j) Mon âme est à jamais meurtrie, de ce cœur que tu as ravi,

Samedi 12 août 2017 — Dernier ajout mardi 10 décembre 2024

i) Mon âme est à jamais meurtrie, de ce cœur que tu as ravi,

Mon âme est à jamais meurtrie/ De ce cœur que tu as ravi/ Plus rien ne me tient désormais/ Ni cavernes ni roseraie…/

Par la nuit dévêtue d’étoiles/ Et d’une splendeur sans égale/ J’irai sur les places, dans les rues/ Plus loin que ma vie suspendue :/ Que les gardes prennent garde !/

Oh Jésus, Marie a fait pour toi son petit nid d’Amour, là tu peux sommeiller en Paix. Pas pour longtemps, tu peux reposer ta tête, bientôt il n’y aura pas même une pierre. C’est de fleurs que ton repos se pare, toutes les beautés de la Création sont là, jonquilles, tulipes et les perce neiges. Toute la nature t’attends, les petits faons sont là, émerveillés d’Amour, ils n’attendent que le Bien aimé. Que toute la nature est débordante d’Amour. « Il là regarda et la revêtu de beauté. » Elles sont gravées dans mon cœur les beautés de ton amour, elles résonnent encore en moi les effusions de ta tendresse. Oh Dieu que ton Amour est merveilleux ! Il s’écoule en moi comme une mer sans fin, blessure délicieuse qui me guérit en profondeur. Oh mon amour, mon puit de tendresse, mon cellier secret, je n’aspire qu’à me déverser en toi, te donner amour pour Amour. Recueilles moi tout entière en toi.

Plus rien ne me tient désormais. Ni cavernes ni roseraie…

L’épreuve elle-même est devenue grâce, mon ciel désormais me suit toujours, il est là reflétant sans cesse toutes les grâces et tous les privilèges d’Amour. « Qu’il m’embrasse du baiser de sa bouche » dit le Cantique pour toujours. C’est un peu de douceur pour une vie si rude, mais l’épreuve rend le regard pénétrant ! Oh Dieu ton doux regard d’Amour me dévore de l’intérieur, O cautère délectable, quand donc le voile sera déchiré. Mais le désir aussi aiguise le regard, je vois que la plus grande beauté est celle de l’humilité, pur reflet du diamant de l’amour. Silencieuse et cachée, elle est si belle en Marie, la petite reine, sur laquelle se penche le Bien Aimé.

Vivre à toi seul, être une graine en votre cœur/ Toute entière une offrande à la vie/ S’enfoncer et traverser l’obscure épaisseur/ Et si dans la nuit le silence n’est plus qu’un cri/ Tendre les bras pour mieux se sentir soulevée/ Tout lâcher pour embrasser la vie/ Et s’ouvrir au ciel, en lui s’enraciner/ Caresser la brise et danser au jour fleuri…/ Journée de grand silence, avant la Jérusalem bruyante, le jour s’est habillé d’un épais brouillard… comme une robe de tendresse, blanche et parfumée d’un ciel qui se donne en tout, au point de se laisser respirer. Quel mystère quand la nature elle-même semble répondre aux sentiments. O mon Dieu, mon Amour et mon ciel, je n’ai qu’une seule crainte désormais, celle de vous aimer toujours trop peu ! Vienne la pluie, souffle le vent pour dépouiller/ Consentir c’est féconder la vie/ A l’ombre désirée le fruit est présenté/ La sève est l’amour et mon corps devient son lit/ Vivre à vous seul dans l’éternel embrassement/ S’enivrer à la source de vie :/ Sur la robe blanche un parfum pénétrant/ Les lis et les roses s’épanchent au paradis/

Nos Pères, en Eglise, savaient trouver les images réconfortantes pour nourrir notre avancée vers Dieu. Pour que nous connaissions Jésus, leur créativité se déchainait plus encore. Quant à l’évocation du mystère de Marie, nous trouvons une telle délicatesse, une telle sensibilité. Comment l’épouse ne serait-elle pas meurtrie, elle, dont la vie est de donner la vie, devant l’image du pélican qui est une icône de Jésus. Cet oiseau, qui est d’une grande beauté, non seulement prend ses enfants sous son pennage pour les amener au loin, mais encore, il prend de sa chair pour nourrir ses petits ! Une si belle image de Jésus dans l’Eucharistie nous est là présentée. Pour représenter ce mystère, que de tabernacles dont la porte d’entrée sont embellies de ce symbole si puissant et tellement évocateur. « Mon âme est à jamais meurtrie, de ce cœur que tu as ravi, » dit ainsi l’épouse, devant un si grand mystère d’Amour. A la suite de Marie sa mère qui demeure dans le silence de cet Amour qui la comble, l’aimée prend conscience que c’est à cause des pécheurs et pour eux qu’un Don si extrême se donne :

Pécheur esseulé tout en peine/ Navré de la mer en furie/ Il se déploie et puis dégaine/ Son cœur épris pour ses petits. /

Plus de douleur ne reste vaine/ Plus de souffrance hors de lui/ Nos plaies sont désormais les siennes/ Nourries à jamais de sa vie. /

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