« Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. »

Jésus parle de trois réalités liées pour devenir des justes : l’aumône, la prière et le jeûne. Il nous lance ainsi une belle invitation : trouver la bonne distance avec les autres, c’est le partage ; trouver l’intimité avec Dieu, c’est la prière ; trouver l’unité avec soi-même, c’est le jeûne. La vie qui nous est donnée est avant tout un grand bonheur, un émerveillement devant Dieu, c’est un temps de joie pour s’ouvrir à l’intérieur de soi-même, pour venir vers les autres dans le partage. Le dialogue nous est offert en famille avec nos frères et sœurs, avec nos parents qui veulent nous partager leur expérience et de leur vie. Nos discussions de fond avec nos amis nous enrichissent de nouveaux points de vue, n’est-ce pas la meilleure aumône dans l’immédiat de notre entourage. Ensemble et en vérité nous nous tournerons alors vers les plus déshérités.
…Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Nous agissons devant Dieu dans le secret d’une belle intériorité. Nous tourner vers Dieu dans une prière personnelle et communautaire demande la même ouverture et la même disponibilité qu’avec nos frères. Jésus ne peut agir que dans la vérité d’un cœur qui croit en lui, sa prière est alors immédiatement exaucée. Chacun de nous se conduit en effet selon ce qu’il a décidé dans son cœur. Sans contrainte, Dieu aime celui qui croit en Jésus joyeusement, celui qui met sa joie dans le Don de son amour. C’est une détermination profonde inspirée par la foi qui ne se reprends pas. Nous laissons alors le regard de notre Père des cieux nous envahir ! Seul, le don d’amour que Dieu met au fond de notre cœur nous permet d’apprécier la beauté de Jésus qui nous est donnée pour prier notre Père.
"…quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. Quand nous travaillons, nous ne cherchons pas la « gloriole, » ni à obtenir la vaine gloire qui vient des hommes, mais nous cherchons la justice qui vient de Dieu. Quand quelque chose ne va pas comme nous l’aurions voulu, nous avons du mal à retrouver notre cœur profond, alors nous jeûnons ! Le jeûne commence par le partage des fruits du travail, notre travail fait partie de notre prière. Nous jeûnons quand nous faisons « bon visage » alors que des actions de notre vie peuvent se passer dans le feu des contrariétés ! Agir ainsi nous demande d’être généreusement donnés avec prudence, en demandant la grâce de Dieu. Notre Père voit dans le secret de notre cœur, le mystère de la Passion de Jésus s’y célèbre. Nous retrouvons ainsi Jésus dans son Agonie, acceptant de ne pas vivre tournés sur nous-mêmes pour agir avec l’aide de Dieu, c’est alors que la Volonté de Dieu passe avant la notre.