Comme Jésus arrivait sur l’autre rive, dans le pays des Gadaréniens, deux possédés sortirent d’entre les tombes à sa rencontre ; ils étaient si agressifs que personne ne pouvait passer par ce chemin.

Nous sommes dans le lieu de la plus grande déshumanisation ! Jésus arrive dans ce pays ou deux personnes sont « enragées. » Ces possédés qui barraient le chemin étaient « violents, » ils avaient été mis du côté du cimetière, là ou la vie était interrompue, n’ayant plus rien à faire avec les vivants. Attachés avec des grosses chaînes qu’ils cassaient, ils étaient dans une violence incroyable, intolérable. Nous connaissons encore aujourd’hui ces lieux qui font frémir tant la violence est grande. Jésus, le Sauveur du monde, est perçu par ces deux possédés ! L’accusateur des frères crie en eux : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? » Ils étaient allé, d’eux-mêmes, à la rencontre de Jésus, de l’Autre qui vient vers eux. Jésus sait que le sens existe en chacun de nous. Eux, ils attendaient, ne sachant plus que le sens pouvait surgir de leur souffrance intolérable : « Es-tu venu pour nous faire souffrir avant le moment fixé ? » Jésus va changer la vie de ces hommes, et il sera reçu. La Vie prendra la place de la mort ! C’est difficile de regarder en soi quand la violence a tout pris, et que nous sommes en situation de grand scandale. Saint Ignace de Loyola, qui a beaucoup souffert, donne un éclairage utile à l’humanité : Il est toujours possible, en Présence de Dieu, de « regardez en soi, le début des pensées, le milieu des pensées, la fin des pensées, » pour aboutir au bon choix d’un discernement dans la vie devenue si inhumaine. Là, Dieu peut intervenir si nous lui ouvrons la porte, le démon doit fuir.
Et voilà qu’ils se mirent à crier : « Que nous veux-tu, Fils de Dieu ? Es-tu venu pour nous tourmenter avant le moment fixé ? » Or, il y avait au loin un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Les démons suppliaient Jésus : « Si tu nous expulses, envoie-nous dans le troupeau de porcs. » Il leur répondit : « Allez. » Ils sortirent et ils s’en allèrent dans les porcs ; et voilà que, du haut de la falaise, tout le troupeau se précipita dans la mer, et les porcs moururent dans les flots. C’est la libération de ces hommes dangereux pour les autres et pour eux-mêmes. Ils étaient parqués dans les périphéries, vers ce qui n’a pas de sens. Les hommes mettent les reclus violents, les forcenés, là ou plus rien ne se passera, dans des cimetières, alors qu’ils sont encore "vivants." Nous savons la gravité de certaines ruptures dans nos familles, dans nos sociétés. Elles laissent des personnes dans un tel désarroi. Que de drames aujourd’hui encore qui mènent à la désespérance. Or Jésus nous donne une Parole de Lumière face à ces situations de violence. Il est le plus fort qui redonne vie, là ou la mort a tout pris. Nous nous mettons à l’école de Jésus, l’Agneau de Dieu. Dans sa douceur et son humilité, il est le plus fort : "Que rien en vous, ne donne prise au menteur, dit-il." Lui qui est le plus petit et le plus vulnérable, est toujours assisté par l’Esprit Saint, la force de Dieu. Nous contemplons l’intervention de Dieu, le Saint-Esprit Consolateur est à l’œuvre, Il est le « Paraclet », celui qui répond au cri du tout petit, du rejeté.
Les gardiens prirent la fuite et s’en allèrent dans la ville annoncer tout cela, et en particulier ce qui était arrivé aux possédés. Et voilà que toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ; et lorsqu’ils le virent, les gens le supplièrent de partir de leur territoire. Tout revient dans le calme morne du quotidien pour eux, les gens de cette ville prient Jésus de les laisser vaquer à leur quotidien dont le sens a été exclu. Ils préfèrent garder jalousement leur pouvoir et ils renvoient Jésus hors de leur territoire. Dans nos combats quotidiens, nous aussi, nous ne savons que faire ! Le plus exigeant est d’arrêter un processus de violence car « l’ennemi de la nature humaine » est à l’œuvre. Or, plus il y a de violence, moins la Paix peut revenir. Jésus, l’Agneau de Dieu, nous montre une grande détermination de Paix et il va droit au but. Il désarçonne le menteur qui se croit le plus fort. Bâtir la communauté avec Dieu, c’est faire face à toutes les difficultés. La communauté est bâtie avec l’Esprit Saint, dans la volonté du Père. Que de souffrances pourraient être évitées si Jésus pouvait agir en nous dans une meilleure harmonie. Le Saint Esprit est toujours là, prêt à intervenir en notre faveur si nous le lui demandons. Il y a, en chacun de nous, un combat entre le menteur destructeur qui agit invisiblement, qui est l’opposé du Saint-Esprit qui donne l’harmonie. Nous voulons faire l’expérience, dans notre vie, de l’œuvre d’amour de l’Esprit Saint.