« Vous avez appris qu’il a été dit : œil pour œil, et dent pour dent. »

Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ; mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre. Jésus nous entraine plus haut dans la réalité de l’Amour, car c’est de l’Amour dont il s’agit. Il nous faut être prêt à pardonner, à garder confiance. Ce n’est pas facile de ne pas chercher à se venger si on nous à fait du mal. Jésus nous demande de tendre l’autre joue si on nous frappe sur la joue. Voilà qui est plus exigeant que de se contenir et de ne rien faire. C’est parce que c’est de l’ennemi de la nature humaine qui est l’adversaire, dont il s’agit. L’autre devant moi est un frère pour qui je veux du bien. Il nous sera possible d’admettre un jour que nous nous sommes trompés. Tel est le changement de mentalité que demande Jésus. Il dira au soldat qui le frappe : « Pourquoi me frappes- tu ? » Il continuera ensuite son chemin d’Amour dans le don total de lui-même. Nous voulons nous aussi suivre Jésus dans sa Passion. Il a été jusqu’au bout de ses forces. Il a été jusqu’à bout du don de lui-même. Nous travaillons avec Dieu et nous sommes inviter à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Jésus.
« Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice et prendre ta tunique, laisse-lui encore ton manteau. » Jésus a expérimenté combien le Père l’enveloppait de sa tendresse lorsqu’il descendait dans les eaux du Jourdain : « Tu es mon enfant, tu es mon bien-aimé. » Jésus qui vit de cette tendresse nous aime. Il laisse à chacun, dans le concret des expériences de sa vie, le soin de trouver la meilleure solution pour répondre, adaptée à son Amour et à ses capacités. Jésus dit : « Si on vous pourchasse dans une ville, fuyez dans une autre. » Cependant, il n’a pas hésité à aller à Jérusalem quand il savait qu’il serait arrêté. Il ne se défend pas au Jardin des Oliviers. Par contre quand on le gifle, il s’insurge fortement. S’il refuse de répondre aux questions piégées de Caïphe, d’Hérode ou de Pilate, il sait pardonner à Pierre qui l’a renié, aux bourreaux « qui n’ont pas conscience de ce qu’ils font. » Cela se réalise dans la puissance de l’Amour infini de Dieu. Nous demandons à Dieu de faire en nous sa volonté. Dieu est toujours présent quand nous sommes dans la difficulté. La prière est l’offrande de nous-mêmes devant les exigences de notre volonté « propre » qui veut tout s’approprier. Nous obtenons par la prière ce que Dieu veut de meilleur pour nous. Il nous demande de travailler à son œuvre par l’offrande de nous-mêmes pour qu’il réalise en nous son œuvre d’Amour.
« Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos ! » Quand il s’agit de lui, Jésus sait renoncer à son droit. Quand il s’agit de la mission de son Père ou de la dignité du Temple, il n’hésite pas à intervenir très fortement. Ses invectives contre ceux qui sont repus ou contre les hypocrites sont sans ménagement. Et c’est avec un fouet qu’il chasse les gens qui font de la maison de prière un marché, une caverne de voleurs. Jésus seul peut apporter la paix dans nos cœurs dans nos vies si complexes. Il nous dira : « Je vous laisse la paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. » Cette paix vient changer profondément notre cœur. Nous avons l’expérience que Dieu ne nous abandonne pas. Il cherche à donner plutôt qu’à prendre, il dira qu’il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Jésus a renoncé à ses privilèges divins, à la gloire qui lui appartenait pour s’abaisser à notre niveau. Il a été humilié par nous et nous a sauvé du jugement. Nous sommes capables de pardonner parce que nous savons jusqu’à quel point Dieu nous a pardonné. Par la grâce et la miséricorde de Dieu nous rendons grâce.