En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.

Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Lors de l’Annonciation, Marie a dit ’’oui’’ à une maternité inouïe : mettre au monde le Fils de Dieu lui-même. Cet évènement la met dans un silence provoqué par l’Esprit Saint. Elle part ’’en hâte’’ vers Elisabeth. L’extraordinaire de Dieu se dévoile dans l’expérience ordinaire de la maternité de ces deux femmes. La vie va naître et grandir chez la jeune fille vierge comme chez la vieille femme stérile qui ont cru à ce qui leur a été dit. Marie prononce ses premiers mots de salutation, et en réponse, l’enfant d’Elisabeth se met à ’’bondir.’’ Marie par son silence et sa présence est Parole vivante de Dieu. Elisabeth en est saisie : « Comment m’est–il accordé que la mère de mon Seigneur vienne me voir ? Car dès que ta salutation a retenti à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse dans mon ventre. Heureuse celle qui a cru, car ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira ! » Le prophète qu’elle porte, Jean Baptiste, tressaille d’allégresse en la présence du Sauveur. En contemplant la Vierge Marie, nous rendons grâce à Dieu pour notre vocation chrétienne qui est de donner la Présence de Dieu par notre vie !
"Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Marie est confirmée dans son silence. C’est Dieu lui-même qui dit la Bonne nouvelle. Le cantique de Marie est l’aboutissement de l’échange des paroles suscitées par l’Esprit Saint. Il éclaire la signification de ces événements. Marie l’Immaculée se présente comme la servante du Seigneur. C’est Dieu lui-même qui relève les humbles. Marie évoque les trois titres divins de Jésus : Seigneur, Dieu mon Sauveur, Puissant, avant de conclure sur la sainteté de son Nom. Marie est une femme de foi qui perçoit les merveilles de Dieu au milieu des difficultés. Elle nous montre, dans l’épreuve de la solitude, comment élever le regard au-dessus des nuages et contempler le soleil qui continue de briller. La joie de la femme, c’est son Seigneur, elle a en son Seigneur toute sa joie. Le visage de Marie donne « corps » à l’Église, à la mission de la femme. Toute femme qui regarde vers Marie trouve le modèle nécessaire à la réalisation de sa vocation. L’Eglise reprendra dans sa prière la parole d’Élisabeth.
"Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. C’est l’humilité qui caractérise la vérité et la grandeur de l’humanité. Jésus nous a donné Marie qui crie sa reconnaissance des choses cachées. En réponse à Élisabeth, elle chante la bénédiction qui se prolonge en béatitude, en action de grâce. Il accueille dans sa bonté et dans sa ’’miséricorde’’ Israël le ’’serviteur’’ tout comme Marie sa ’’servante.« L’histoire du peuple de Dieu, dans ce qu’il a de meilleur, est son écoute, sa foi, sa marche confiante vers Dieu. Marie récapitule les drames et les joies de toutes les femmes qui ont bénéficié de la miséricorde divine. Elle est encore pour nous un exemple, un guide, une mère. Jésus, le Sauveur, nous est donné dans les Sacrements qui actualisent aujourd’hui le salut du monde. Il choisira les Apôtres pour célébrer le mystère du salut de l’humanité. Nous nous réjouissons dans cette fête de la Visitation de Marie à sa cousine Elisabeth et nous voulons chanter avec elle : »Toutes les générations te diront bienheureuse."