Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.

Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu, ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi. Apres avoir défendu toute injustice contre le prochain, Jésus défend maintenant toute injustice contre Dieu. Pour cela il redit que si Dieu avait permis de faire les serments en son nom, c’était pour ne pas jurer par les créatures. La loi avait fait cette concession comme un chemin en vue d’une purification. Le parjure est une faute évitée si nous ne jurons pas du tout. Jésus nous dit de ne point jurer. Que votre discours soit : Cela est, cela est ; Cela n’est pas, cela n’est pas ; Il suffit de dire d’une chose qui est, cela est ; et cela n’est pas, d’une chose qui n’est pas. L’affirmation et la négation sont répétées deux fois, pour nous apprendre à prouver par nos œuvres, la vérité de ce que notre bouche affirme. Il n’est nul besoin de serment quand nous vivons dans la simplicité de la foi. Ce qui est vrai l’est toujours, et ce qui ne l’est pas ne l’est pas, c’est ainsi que parole et action sont dans la vérité. Puisque Jésus a pris en lui notre vie et notre mort, tout ce que nous vivons maintenant est vécu en lui. Jésus a pris sur lui tout notre péché, toute notre misère et il en a fait un sacrifice d’amour. C’est le sacrifice pascal que nous célébrons dans chaque Eucharistie. Désormais notre vie est en lui et tout ce que nous vivons vient de lui.
Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Toute parole du chrétien doit dire la Vérité de Jésus. Celui qui comprend que la vérité seule suffit, impose un frein à sa langue pour ne pas parler trop. La nécessité de jurer vient de la faiblesse de celui qui veux persuader par la force ! Cette faiblesse est un mal. L’autre doit être respecter dans son chemin de vie. C’est par la prière que nous luttons contre la mauvaise disposition que nous pouvons rencontrer. Vivant dans la résurrection de Jésus, nous savons qu’il continue son œuvre en nous. Notre vie lui appartient : "Afin que notre vie ne soit plus à nous-mêmes mais à lui qui est mort est ressuscité pour nous." Si nous sommes dans le Christ, nous sommes une créature nouvelle. Par notre communion au corps et au sang du Christ ressuscité nous vivons de sa vie. Notre vie sur la terre devient comme la vie de Jésus itinérant sur cette terre, pour la régénération du monde. Nous pouvons dire comme l’apôtre Paul : "Pour moi, vivre c’est le Christ." Certes nous pouvons encore être dans l’angoisse, alors nous nous unissons à l’angoisse de Jésus au jardin des oliviers. Nous pouvons encore être dans des situations de « mort, » mais ce « mourir, » sera dans le Christ qui continue sa vie en nous.
« Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. Nous voulons marcher dans la vérité et nous comprenons cette Parole : « Quand vous dites « oui » que ce soit un « oui » quand vous dites « non » que ce soit un « non. » Notre vie est transfigurée dans le Christ. Certes nous sommes encore dans un monde de misère, dans le même péché et dans la même mort que nos frères qui ont crucifié Jésus. Cependant, nous sommes dans le Christ pour annoncer Celui qui est vivant à jamais puisque sa vie se vit en nous. Dans la vie de Jésus « qui est venu, qui a souffert et qui est ressuscité, » toute vie, toute souffrance, toute mort dans le Christ est rédemptrice. Nous sommes déjà ressuscités en espérance et c’est bien Dieu qui, dans le Christ, se réconcilie le monde avec lui. Nous pouvons apporter au monde une parole de vérité et de réconciliation car nous sommes passés de la mort à la vie dans le Christ. En célébrant le mystère pascal, nous nous plongeons dans le « mémorial » de ce que Jésus a vécu pour nous. Il a souffert et il est ressuscité et nous sommes au service de la réconciliation du monde. Que nous soyons dans la détresse ou dans la joie de la résurrection, l’amour de Dieu prend corps de plus en plus en nous car c’est le Christ qui vit en nous.