En ces jours-là, paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. »

Jean est désigné par la parole du prophète Isaïe : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Lui, Jean, portait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; il avait pour nourriture des sauterelles et du miel sauvage. Le Précurseur de Jésus nous emmène au désert, il nous adresse une invitation à nous convertir. L’insistance est mise sur la Parole de Dieu. Jean le Baptiste a choisi, pour prêcher, de s’enfoncer dans le désert de Judée. Les collines arides, toutes blanches de soleil, nous invitent à la solitude et au recueillement. Ainsi, ceux qui voudront bien l’entendre, devront d’abord prendre la route et rompre avec la facilité. « Convertissez-vous, » proclame-t-il. La conversion est un programme de vie spirituelle, un retour vers Dieu qui dure toute la vie. Il s’agit d’un pèlerinage d’amour qui nous ramène vers le Dieu qui crée la paix et la joie. Si nous nous convertissons c’est parce que « le Règne de Dieu est là. » Le Règne de Dieu est la réalisation d’un plan de salut, un Règne d’Amour. Le Messie est tout proche, sa rencontre est l’affaire d’une vie. C’est un cheminement à ne pas refuser.
Alors Jérusalem, toute la Judée et toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui, et ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain en reconnaissant leurs péchés. Voyant beaucoup de pharisiens et de sadducéens se présenter à son baptême, il leur dit : « Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient ? Produisez donc un fruit digne de la conversion. Le message du Baptiste place toute la vie dans le sillage du grand prophète Isaïe. Il inaugure les temps nouveaux, Dieu va délivrer son peuple de tout esclavage. Au lieu de produire des œuvres de mort, il nous faut produire un fruit qui exprime notre conversion. Dieu veut des actes concrets qui nous engagent entièrement. La foi doit se purifier de toute recherche de facilité. Les enfants de Dieu sont ceux dont la foi et l’engagement dans le projet de Dieu sont total. Les temps nouveaux sont pour une humanité nouvelle en lien avec la source divine. Un monde d’harmonie et de beauté peut naître. « Sur lui reposera l’Esprit du Seigneur, esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur, » est-il dit. Nous demandons le courage de descendre dans nos déserts.
" N’allez pas dire en vous-mêmes : “Nous avons Abraham pour père” ; car, je vous le dis : des pierres que voici, Dieu peut faire surgir des enfants à Abraham. Déjà la cognée se trouve à la racine des arbres : tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. A travers les Pharisiens et les Sadducéens, nous sommes interrogés par Jean le Baptiste le Précurseur. Nous aussi, nous sommes menacés de routine et nos retours vers Dieu restent souvent des moments passagers. Nous risquons de nous sécuriser par des gestes religieux ou des idées que nous défendons. Or il nous faut porter du fruit par une vraie conversion du cœur et de l’intelligence. Jean vient balayer toutes nos lenteurs, toutes nos paresses et toutes nos excuses. Tout ce qui est opaque à la grâce, tout ce qui nous rend sourds et aveugles, le feu de l’Esprit l’emporte, parce qu’il vient nous purifier. L’Esprit Saint va nous transformer en sa propre flamme, la flamme de Dieu qui donne au monde lumière et chaleur. A la suite de Jean le Baptiste, nous acceptons d’être vrais devant les difficultés de la vie. Le Christ Jésus va nous revêtir de lui-même, nous donné sa vie. Marie est entrée dans la vie divine pour devenir l’enfant du Père dans la tendresse et dans l’amour. En devenant enfant de notre Père, nous édifions la communauté. Nous établissons entre nous des liens d’amour que rien ni personne ne pourra briser. Les dons de l’Esprit Saint nous sont offerts pour demeurer dans la vigilance.