"Les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? » Jésus leur répondit : « Élie va venir pour remettre toute chose à sa place."

En descendant de la montagne Jésus discute avec ses disciples. Ils ne comprennent pas que le Messie soit venu avant le prophète Élie qui doit tout préparer. La venue de Jésus dans le monde provoque de la contestation et de la révolte chez les hommes. Ils sont déconcertés, il leur faudrait avoir une confiance et une foi absolue en lui. Jean-Baptiste s’est manifesté comme le précurseur du Juge qu’il devait précéder. Il préfigurait jusqu’où irait l’abaissement de celui qu’il annonçait comme le Messie. Il préparera les chemins de Jésus jusque dans le mystère de sa mort. Par toute sa vie, Jean a prophétisé le Fils de l’homme souffrant qui allait mourir en donnant librement sa vie. Jésus annonce sa Passion par trois fois : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup. » La souffrance de Dieu est "souffrance de compassion" dit Saint Bernard. Paul parlera du « mystère d’iniquité » qui sévit dans le monde. Aujourd’hui encore dans le monde, tant de personnes sont victimes de grandes violences. Pierre, Jacques et Jean ont été témoins de la Transfiguration de Jésus pour supporter la défiguration de l’Envoyé de Dieu.
« Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. » » Répondre avec générosité et allégresse à l’appel exigeant des envoyés de Dieu demande un cœur à cœur avec Jésus. La préparation à sa venue a déjà eu lieu. Mais on n’a pas reconnu Jean-Baptiste. Il a fait l’expérience de l’intimité avec Jésus en le prophétisant par son martyre. Il nous faut un regard neuf, un cœur nouveau, pour reconnaître les voies de Dieu. Jean-Baptiste, par sa prédication de feu et son jeûne au désert, s’est employé à ramener le cœur des fils vers leurs pères. Exposés à l’épreuve, jusque dans la souffrance, il nous faut prolonger ce cœur à cœur avec Jésus jusque dans la mort. Nous sommes invités à marcher délibérément à la suite de Jésus. Déjà, il nous saisit par son chemin d’abaissement. Le petit enfant de la crèche qui repose dans les bras de Marie nous rend proches de Dieu. Nous voulons nous abaisser jusqu’à lui, nous mettre à genoux devant ce petit enfant de Noël. Nous pouvons percevoir que le partage de l’intimité du Seigneur Jésus n’est jamais aussi profonde que lorsque nous souffrons avec lui.
« Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le Baptiste. L’humanité est aimée de Dieu et nous voulons entrer dans ce nouvel amour avec Jésus. Il nous faut découvrir l’intense amour qui guide les desseins de Dieu sur nous. Nous demandons à Marie d’intercéder pour que des prophètes annoncent aujourd’hui la Bonne Nouvelle du salut, la naissance de Jésus. Il s’est rendu solidaire de l’humanité souffrante. Seule la Miséricorde infinie de Dieu peut « supporter » la souffrance de Jésus venu dans la chair ! Être sur le bon chemin ne nous épargne pas les difficultés de l’existence, et Jésus nous invite à aller de l’avant en dépit de la souffrance, il nous rencontre sur cette route. Il nous faut brûler du feu de l’Amour de l’Esprit Saint quand la souffrance nous touche. Les mauvais traitements, la diffamation et les persécutions reçus par flots successifs ne nous surprendront pas. Il nous faut faire en sorte que Noël soit vécu profondément dans la joie.