« Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? »

La Bonne Nouvelle de la venue du Sauveur est annoncée dans la douceur et dans l’humilité. Telle est la Parole d’espérance que l’Evangile nous propose pour vivre ce temps de l’Avent. C’est la Parole d’espérance que nous méditons en ces temps. Saint Matthieu insiste sur la place centrale qui revient aux « petits. » « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. » Le « petit » devient la « brebis égarée. » L’essentiel de cette parabole est la révélation de Dieu dans son Amour. Nous contemplons Jésus partant à la recherche de sa petite brebis perdue. Lumière du monde, il éclaire la communauté en recherchant lui-même cette brebis perdue qui s’est égarée. Les brebis appartiennent à son Père qui les lui a confiées, elles le reconnaîtront. Jésus insiste sur l’importance de ne pas provoquer la chute ou l’égarement de l’un de ces pauvres et de ces petits. L’adversaire est à l’œuvre à l’intérieur même de la communauté. Dieu nous cherche avec passion jusqu’au fond de nos égarements. Il a créé chacun de ses enfants à son image, comme un reflet de sa Beauté.
« Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. » Dans les groupes humains, les "petits" sont ceux que l’on exclu sans scrupule. Jésus, notre Berger, est venu chercher les brebis qui étaient perdues pour que l’on ne les méprise pas. « Il vient avec puissance, » pour sauver ses brebis dispersées et il les console. Voyant notre égarement et notre impuissance à revenir à lui par nos propres forces, Dieu accourt. La joie du berger met en lumière l’immense pitié qui habite le cœur du Père comme celui de Jésus. Dieu est le recours des "petits" et des pauvres "humainement faibles." Jésus est l’espoir du salut de tous. Il s’est fait homme pour mieux nous faire connaître l’amour de Dieu qui est pour nous. L’attitude de Jésus, l’Envoyé du Père, est la seule attitude qui convienne. Il sait ce qu’il y a dans l’homme. Dieu nous a faits pour lui, pour que nous puissions trouver en lui notre bonheur.
« Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. » Nous sommes les ministres de la Consolation. Il nous importe de nous laisser rejoindre par Jésus pour connaitre une amitié nouvelle avec lui. Nous sommes ces « tout-petits, » sur lesquels Jésus veille avec une infinie compassion. Porter la Bonne Nouvelle de la Résurrection implique que nous soyons entrés dans ce Mystère de compassion, que nous soyons déjà ressuscités. Nous nous hâtons à la rencontre du Seigneur Jésus. Pour revenir à Dieu, il nous faut beaucoup de Compassion. Marie a accueilli cette Bonne Nouvelle. Elle a donné un Corps, un Cœur, à Jésus venu dans notre chair humaine. Il nous cherche, et nous voulons modeler notre attitude sur la sienne, le Bon Pasteur. Déjà « la gloire du Seigneur se révèle en nous, » nous pouvons goûter « le fruit de sa victoire. » Nous préparons, à travers le désert de nos vies, le chemin du Seigneur. Nous abaissons nos montagnes d’orgueil pour trouver une route aplanie pour notre Dieu. Nous pouvons ainsi entrer dans la Joie du Royaume de Dieu.