"Le roi Hérode apprit cela ; en effet, le nom de Jésus devenait célèbre. On disait : « C’est Jean, celui qui baptisait : il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui."

Hérode aimait entendre Jean le Baptiste, mais sa vie n’était pas en harmonie avec ce que disait Jean. Dans l’ambigüité d’Hérode nous retrouvons l’ambigüité de nos existences ! C’est à cause de son serment, pour des raisons troublantes, que le roi Hérode fera exécuter le prophète Jean Baptiste. Cet homme n’avait pas commis de mal, il avait fait paraître au grand jour la vérité d’Hérode : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère, lui disait-il. » Hérode, en le faisant mourir, ne lui a pas demandé de renier le Christ, mais de taire la Vérité qui est le Christ ! Un nouvel embarras se retrouve chez lui quand il entend parler de Jésus et de son action bienfaisante dans le Peuple. Cette parole manifeste la difficulté d’Hérode de se retrouver face à lui-même dans la paix. Nous aussi, nous sommes scandalisés par les violences injustes. Jésus, à la mort de Jean le Baptiste, rassemble ses disciples, il les envoye en mission. Ils devront faire face à beaucoup de difficultés extérieures qui sont en relation avec les difficultés intérieures de notre être pécheur. Pour tenir bon et être guéri, nous voulons découvrir le visage de Jésus. Il nous est bon de nous revêtir de ses sentiments. C’est en l’annonçant, que nous découvrons ses traits et son visage.
"En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. » Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir. C’est à cause d’Hérodiade, qui elle-même demande à sa fille la tête du prophète, qu’Hérode fait décapiter Jean le Baptiste. C’est à cause de son serment auprès des invités qu’Hérode se prononce : « Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! » En souffrant le premier, Jean signifiait que Jésus lui aussi devait souffrir. En naissant, Jean avait témoigné que le Christ allait naître ; en prêchant il avait témoigné que le Christ allait prêcher, en baptisant, qu’il allait baptiser. En souffrant le premier sa mort, Jean le Baptiste signifiait que le Christ devait lui aussi la souffrir. Lui qui avait annoncé la bonne nouvelle de la liberté d’une paix supérieure est jeté en prison. Lui qui était venu rendre témoignage à la lumière est enfermé dans l’obscurité d’un cachot. Celui à qui il fut donné de baptiser le Rédempteur du monde, par son propre sang, est baptisé. Il vit descendre sur Jésus la grâce du Saint Esprit. Il entendit la voix du Père s’adresser au Christ. Nous demandons la grâce, comme Jean, de témoigner de Jésus par toute notre vie !
… Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau. Jean Baptiste est mort pour le Christ. Pour lui, il a subi la prison. Maintenant, dans sa mort, il annonce la mort de Jésus. La Vérité qu’il annonce est en relation avec la mission de Jésus qui donnera sa vie pour nous. C’est pour la vérité de Jésus que Jean a été décapité, qu’il a répandu son sang. Il a témoigné de la venue de Jésus qui est la voie, la vérité et la vie. Il nous faut demeurer ferme dans la foi pour « renforcer » en nous l’homme intérieur. Hérode n’a pas su faire la vérité en lui. Nous nous trouvons nous aussi dans des ambiguïtés et des difficultés qui ont besoin d’être nommées, reconnues, pour que nous en soyons libérés. Les apôtres suivront le Maître dans son combat, dans sa passion, et dans sa résurrection. Nous témoignons nous aussi, dans la lumière de son amour.