« Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. »

Jésus vient au monde dans la grande famille d’Abraham et de David. Il est le Messie attendu. C’est le sens de la longue généalogie qui ouvre l’évangile : D’Abraham, au roi David. « Mattan engendra Jacob, Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie. » L’Evangile nous donne une lumière admirable pour que notre intelligence comprenne l’initiative merveilleuse de Dieu. La Parole éclaire notre expérience devant les difficultés que nous éprouvons quand Dieu nous entraine plus avant dans son Amour. Joseph est dans l’angoisse car Marie est enceinte et il ne sais pas comment faire. Dans la nuit de son épreuve, il ne voit pas d’issue. Il prie son Dieu, car l’épreuve dans laquelle il se trouve est une épreuve de foi. Joseph ne doute aucunement de Marie, il sait que ce qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. Mais il ne se considère pas digne de recevoir un tel mystère, de recevoir Marie qui lui a été donnée. Il est un homme juste, il reconnaît que Dieu est à l’œuvre, mais il veut s’écarter. Joseph était un croyant cohérent avec sa foi, un homme disposé par sa sainteté à entrer dans le dessein de Dieu, mais totalement « ajusté » au vouloir de Dieu. Mathieu a voulu éclairer les faits de la conception de Jésus et en tirer une catéchèse pour les chrétiens.
« Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Joseph sait qu’une dénonciation de Marie aurait des conséquences terribles pour elle et pour l’enfant. Il se décide pour la solution la plus discrète, la plus respectueuse des personnes, la plus proche possible de Dieu. Joseph ne veut pas s’approprier le don de Dieu : « Il décida de la renvoyer en secret. » Qu’aurait pu répondre ce juste aux gens toujours prêts à contester l’œuvre de Dieu ? Il est convaincu de la pureté de sa fiancée. Joseph ne voulait ni mentir ni diffamer. Mais l’ange lui dit : « Ne crains pas ! Ce qui est né en elle vient de l’Esprit Saint. » Joseph est confirmé par l’intermédiaire de l’ange d’adopter légalement comme fils l’enfant de Marie. Nous reconnaissons que nous ne sommes pas dignes de recevoir Jésus dans la communion eucharistique car nous avons perdu le sens du divin, le sens de Dieu ! Joseph nous montre comment demeurer dans l’adoration. Comme Joseph, nous avons besoin d’être éclairé dans notre appel, nous devons faire face au Dieu vivant, savoir que nous avons une mission à accomplir.
"Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec-nous »" Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse, mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus. L’Elu de Dieu, rempli de l’Esprit Saint, réalisera sa mission au milieu des hommes. Jésus sera : « le Seigneur qui sauve, » il sera celui qui libérera son peuple de ses péchés. Joseph est remit dans sa vocation devant la société. Il accepte le service de la paternité de Jésus et il lui donnera son nom, signe qu’il le reconnaît. Il lui donnera la reconnaissance sociale qui lui sera nécessaire : « Tu l’appelleras du nom de Jésus. » Il doit aussi protéger Marie, sa mère. Ainsi nous est donnée la mission de Joseph. Nous demandons à Marie de nous accompagner vers Jésus. Nous lui demandons la grâce de réaliser son œuvre en nous pour être sauvé par Lui. Dieu ne cesse pas de venir dans nos histoires humaines pour les ouvrir à sa nouveauté. Il ouvre les portes du Royaume pour que nous y trouvions notre place véritable.