"Mais quel malheur pour vous, les pharisiens ! Vous payez la dîme de la menthe, de la rue et de toutes les plantes potagères, et vous négligez la justice et l’amour de Dieu ! C’est cela qu’il fallait pratiquer, sans omettre le reste."

Jésus attire l’attention des pharisiens sur les pratiques cultuelles et sur la justice. Nous voyons le danger de ne plus agir que selon le faire, sans ouverture vers l’être, vers l’amour de Dieu. La plus terrible réalité de l’homme serait de ne plus exister que par une attitude extérieure, figée, froide. Ces errances provoquent la tristesse dans notre cœur et ne mènent à rien. Ces actions extérieures nous emmènent à la jalousie, à la colère, à l’envie, aux divisions. Il nous faut laisser tomber toutes ces fausses obligations qui nous tiennent et nous tuent. C’est une maladie de ne plus s’appliquer à l’exigence de l’appel intérieur de la vie. Nous voulons recevoir gratuitement la Source d’eau vive qui coule du Cœur de Dieu et qui nous réchauffe au plus intime de nous-mêmes. Vivre de Dieu qui habite en nous pour devenir un être nouveau est notre appel ! L’Esprit Saint renouvelle en nous constamment le don de Dieu. Que de fois nous aurions envie de nous laisser aller à la tristesse. Que la paix de Dieu soit vraiment notre soutien ! La patience conduit à la persévérance, la persévérance conduit l’espérance et l’espérance conduit à la charité.
« Quel malheur pour vous, les pharisiens ! Vous aimez avoir le premier siège dans les synagogues et être salués sur les places publiques ! Jésus sait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme. Il parle fort pour nous réveiller et nous faire changer de vie. Il nous dit clairement que ce qui compte c’est la justice et l’Amour de nos frères. Jésus ne peut pas accepter que nous puissions nous servir de la parole de Dieu pour nous faire honorer en choisissant les meilleures places. Au contraire, nous devons nous mettre au service de la Parole et de son Royaume, dans l’humilité. Comme Jésus s’est abaissé pour nous sauver, nous voulons nous faire petits devant nos frères. Jésus reproche aux docteurs de la loi d’avoir fait de la religion une "chose" lourde à porter. De demander aux autres de faire les choses qu’ils ne font pas eux-mêmes. C’est l’image du « moi » égoïste, jouisseur, accapareur si difficile à gérer en nous, et qui veut la première place ! Nous redisons que nous choisissons Dieu, que nous voulons vivre de son amour. Si nous ne sommes pas vigilants, nous nous laissons aller à un vent de mensonge. L’humilité est un lieu si vital dans notre vie, c’est vraiment le lieu le plus important. Nous savons que sans l’Esprit Saint nous ne gouvernons pas notre vie ! Seul l’Esprit Saint a vraiment le pouvoir de gouverner notre vie dans la Paix.
« Quel malheur pour vous ! Vous êtes comme les tombeaux que rien ne signale, et sur lesquels on marche sans le savoir ! » Les Pharisiens sont encore parmi nous. Nous succombons à l’hypocrisie et au manque de sincérité. Cela entraîne une dissonance, une fracture entre ce que nous croyons, nos paroles et nos actions. Les souffrances et les amertumes de notre vie viennent de l’indécision avec laquelle nous nous donnons à Dieu. Du don total et sans hésitation, de notre don définitif à Dieu, jaillissent le bonheur et la paix. C’est dans un plus grand engagement, dans l’amour pour la personne de Jésus notre Sauveur, que se donne la Vie. Jésus nous sauve par sa Passion, sa mort et sa Résurrection, son amour pour nous est sans limites. Nous voulons répondre à cet amour, grandir dans un amour brûlant qui nous fera vaincre toutes les incohérences de notre vie chrétienne. C’est notre personne spirituelle qui unifie notre vie et nous fait sortir des tombeaux. L’être le plus profond en nous doit prendre toute sa place. Nous voulons nous situer en Dieu. Notre combat est de nous couper sans cesse de tout ce qui n’est pas selon le plan d’amour de Dieu. Nous faisons alors l’expérience de l’arbre planté près du ruisseau. Il y a des printemps, des étés, des automnes et des hivers. Ce sont aussi les étapes de notre vie spirituelle. Notre détermination est d’être cet arbre planté près du ruisseau de la foi, de l’espérance et de la charité, triple jaillissement de l’amour du Père, du Fils et de l’Esprit Saint en nous.