À ce moment-là, quelques pharisiens s’approchèrent de Jésus pour lui dire : « Pars, va t’en d’ici : Hérode veut te tuer. »

Il leur répliqua : « Allez dire à ce renard : voici que j’expulse les démons et je fais des guérisons aujourd’hui et demain, et, le troisième jour, j’arrive au terme. Les pharisiens espèrent sans doute éloigner Jésus qui leur fait de l’ombre à Jérusalem en l’avertissant des intentions meurtrière d’Hérode Antipas. Mais Jésus n’a que faire des intrigues des hommes, sa vie est entre les mains de Dieu. La mise en lumière des trois jours est significative de la Passion qui est proche. Jésus sait que le plan de Dieu se réalisera à son Heure, en se servant des projets meurtriers de ses ennemis. Nous admirons la fermeté de Jésus dans l’accomplissement de la mission qui lui a été confiée par le Père. Rien ne l’arrêtera ! Avec cette attitude, Jésus donne le ton de la conduite que devront suivre les messagers de l’Évangile face aux persécutions au cours des siècles : Ne pas se plier aux pouvoirs quels qu’ils soient. La souffrance de Jésus provoque en nous une profonde tristesse quand nous vivons les conflits du monde aujourd’hui. L’appel à la paix dans le monde nous saisit tous, elle doit être plus intense dans notre cœur quand résonne en nous les Paroles de Jésus. Le combat de Jésus est le combat de l’amour contre la haine. L’Esprit d’Amour est victorieux de toute haine, les Paroles d’amour de l’Evangile nous sont données pour ce combat de l’amour.
« Mais il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem. Nous constatons le refus de partir de Jésus, tous les prophètes ont été ainsi maltraités, rejetés. Aujourd’hui encore, le monde ne veux pas reconnaître Jésus, le Christ est repoussé. Jésus semble avoir épuisé tous les moyens possibles, sans parvenir à vaincre le refus des hommes. Il livre le grand combat pour la victoire de l’Amour. « Il faut que je continue aujourd’hui et demain. » Jésus veut que tout soit rassemblé dans l’amour, en Lui, dans la réalisation étonnante de l’amour de son Corps mystique qui est à l’image de la Sainte Trinité : « Qu’ils soient un Père comme Toi et moi nous sommes Un. » C’est quand l’abandon sera le plus grand et que la confiance sera totale, que chacun, dans l’Amour, sera le plus Lui-même. L’ardeur à annoncer l’Évangile, c’est l’ardeur de l’amour de Jésus, de celui qui le suit et qui devient Amour. A la suite de Jésus, le bouclier du combattant qui arrêtera toutes les flèches de l’ennemi, c’est la foi. La foi est cette confiance absolue que Dieu nous aime plus que tout. Nous entrons ainsi dans la miséricorde de Dieu car Dieu fait miséricorde !
Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu ! Voici que votre Temple est abandonné à vous-mêmes. Je vous le déclare : vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Jésus monte à Jérusalem dans la pleine conscience de ce qui l’attend. Loin de s’apitoyer sur son sort, c’est sur la Ville Sainte qu’il pleure, comme une mère sur des enfants qui courent à leur perte en refusant la main qu’elle leur tend. Jérusalem n’a pas voulu reconnaître l’Envoyé de Dieu. Mais la mort du Juste n’aura pas le dernier mot, Jésus ressuscitera, et ce jour-là les yeux des aveugles s’ouvriront pour accueillir le Christ vainqueur, qui seul donne sens à nos vies. Le spectacle de la poule qui rassemble ses poussins est tellement parlant. Nous avons encore sous les yeux une multitude de petits poussins qui arrivent à trouver place sous les ailes de la poule ! Nous n’en voyons ensuite plus aucun, sinon que cette poule a un petit peu augmenté de volume ! Jésus manifeste qu’il y a une « unité d’amour » absolument étonnante dans le cœur de Dieu et qu’il veut réaliser cette unité d’amour avec nous.