« Jésus disait donc : « À quoi le règne de Dieu est-il comparable, à quoi vais-je le comparer ?
Jésus nous annonce la gloire de Dieu, son règne d’Amour. l’Amour nous est donné, il se révèle à nous en permanence. La gloire de Dieu est l’épanouissement de cet amour de Dieu en nous. Le règne de Dieu passe toujours par un autre, par ce qui ne vient pas de nous. C’est un Amour qui nous est donné. Le Royaume est comparé par Jésus à de multiples événements capables de nous transformer. C’est un Amour dynamique, un processus de transformation, un mouvement en devenir. Vivre en fonction du Règne, c’est vivre dans un renouvellement constant de l’Amour permanent de Dieu. Etre sensible à cet Amour qui agit en nous, c’est nous élever vers la Vie en plénitude. Dés qu’il y a de l’amitié entre nous, le Seigneur Jésus établit en nous sa demeure, et la vie triomphe de la mort. Jésus, le plus petit des enfants des hommes, sera « jeté en terre » au jardin des Oliviers. A partir de sa mort et de sa Résurrection le mystère de l’Église s’étendra aux quatre coins du monde. Le rejet du mystère de petitesse et de pauvreté de Jésus accomplit la Parole pour l’humanité : "Il n’avait aucune apparence humaine," disait Isaïe !
« Il est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a prise et jetée dans son jardin. Elle a poussé, elle est devenue un arbre, et les oiseaux du ciel ont fait leur nid dans ses branches. » Ce qui nous étonne, c’est la plus « petite » de toutes les semences. Le Verbe de Dieu a pris chair de la Vierge Marie ! C’est ainsi que l’Esprit Saint transforme notre humanité et la régénère. Nous voulons entrer dans la dynamique du règne de Dieu en recevant ce Don de Dieu. Nous voudrions nous suffire à nous-même alors que nous sommes fondamentalement incomplets ! Le mystère de l’Annonciation faite à Marie nous éclaire. Nous comprenons que le règne de Dieu est arrivé jusqu’à nous. L’Esprit Saint se joint à notre esprit pour l’éclairer, pour que notre humanité soit transformée. Dans le mystère de Marie, toute l’humanité est bénie, elle est renouvelée. Le jour où nous sentons combien Dieu nous aime, la grâce transforme notre nature et le règne de Dieu arrive jusqu’à nous. Nous sommes mis en route sur un chemin de joie et de bonheur. Laisser place en soi au manque, c’est laisser la place à l’autre, c’est rendre possible la vie en plénitude.
« Il dit encore : « À quoi pourrai-je comparer le règne de Dieu ? » Il est comparable au levain qu’une femme a pris et enfoui dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. » Sans un apport extérieur, sans un geste accompli par un autre, rien ne pousse. Livrée à elle-même, notre vie peut devenir un jardin d’épines, dans un retour sur soi asphyxiant ! Le travail « souterrain » se fait grâce au levain enfoui dans la pâte, à la manière de la graine jetée en terre. Il suffit que la graine soit "jetée" en terre, ou que le levain soit enfoui dans la pâte, pour que le travail de Dieu se fasse en nous. "La création aspire de toutes ses forces à voir la révélation des enfants de Dieu. Elle crie sa souffrance, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore." Le jardin de notre vie remis à Dieu sera bien cultivé, rempli de fleurs. Tous les oiseaux du ciel viendront s’y nicher et rendre gloire à Dieu. Vivre en plénitude n’est pas immédiat, cela nous demande du temps, ce n’est pas tout, tout de suite. C’est grandir, mûrir, croître en rendant grâce pour ce qui nous est donné. Entrer dans la dynamique du règne de Dieu, c’est entrer dans une durée, dans une histoire, dans une temporalité.