« Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et absolument incapable de se redresser. Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit : « Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »

Et il lui imposa les mains. À l’instant même elle redevint droite et rendait gloire à Dieu. En guérissant cette femme, Jésus ne viole pas la loi, il ne fait qu’appliquer le commandement le plus important, qui est celui de l’amour et de la compassion que l’on se doit, selon la loi, de pratiquer en tout temps. Le respect du sabbat est une chose importante, mais le respect du commandement de l’amour donne le cadre de la pratique de tous les autres commandements. Aussi celui qui pèche, c’est d’abord celui qui viendrait à manquer d’aimer son prochain, c’est-à-dire à ne pas faire pour lui, ce qu’il aimerait que l’on fasse pour lui, dans les mêmes circonstances. Jésus fait un miracle de résurrection pour cette femme, il la remet debout ! Dieu vient en aide à tous ceux qui crie vers le ciel ! Il est le défenseur des veuves, celles qui n’ont plus le soutien d’un cœur, d’une épaule, d’un bras qui protégeait leur vie. A l’isolé, à celui qui a perdu son équilibre de vie, qui est dans la nuit, Dieu donne une maison. C’est en prenant notre condition humaine que Jésus, ami des hommes, nous manifeste l’action de Dieu.
"Alors le chef de la synagogue, indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat, prit la parole et dit à la foule : « Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat." Le chef de synagogue s’en prend à la foule ! Lorsqu’on a quelque chose à dire de déplaisant à une personne qui nous en impose, on le lui fait savoir en prenant un bouc émissaire, la foule va jouer le rôle de bouc émissaire ! Nous connaissons, par expérience, cette façon d’opérer le rejet, la discrimination et les persécutions ! Les victimes sont les paratonnerres de la colère du monde, nous ne devons pas nous étonner, mais nous attrister de ce fait ! Le chef de la synagogue s’indigne, pourtant le Sabbat est jour de joie qui éclate dans le Peuple ! Avec cette femme, remise debout, tendrement aimée du cœur de Dieu, nous devenons à la suite de Jésus, des êtres attentifs les uns aux autres. Dans cette adoption filiale, notre cœur est dégagé de lui-même, il est mû par l’Esprit Saint, et il deviendra de plus en plus amour. Notre vie est une vie selon la conduite de l’Esprit Saint. Nous entrons dans la toute petitesse de Jésus, dans sa grande pauvreté.
"Le Seigneur lui répliqua : « Hypocrites ! Chacun de vous, le jour du sabbat, ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ? Alors cette femme, une fille d’Abraham, que Satan avait liée voici dix-huit ans, ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ?" À ces paroles de Jésus, tous ses adversaires furent remplis de honte, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait. Les adversaires de Jésus, virulents contre sa conduite, nous disent comment nous nous montrons violents comme eux, nous aussi. Un examen rapide de notre vie révèle que nous sommes conduis alors par la jalousie. En ce qui concerne l’amour d’une personne ou d’un bien, nous montrons à quel point, lorsqu’il s’agit de notre intérêt, de nous-mêmes, nous n’hésitons pas à braver bien des interdits ! Mais nous sommes timorés pour nous engager pour le bien des autres. C’est la Puissance de l’Amour infini de Dieu qui a fait naître Jésus dans notre chair. Le Fils unique de Dieu, né de la Vierge Marie, le Sauveur des hommes, vient à notre aide en faisant de nous des enfants de Dieu. Cette adoption filiale nous fait entrer dans notre mystère, dans notre identité véritable. Devant l’œuvre de Salut de Jésus qui sera crucifié pour nous, nous sommes heureux de ce salut et nous vivons de sa Résurrection. Nous sommes devenus par sa Croix et sa Résurrection héritiers de l’amour infini de Dieu qui ne nous manquera jamais. Nous voulons demeurer dans cette sollicitude de l’amour fraternel, confiants comme l’enfant qui se tourne vers son Père. La vraie compassion consiste à faire pour les autres, ce que l’on aimerait que les autres fassent pour nous dans la même situation. L’Esprit Saint se joint à notre esprit pour nous faire crier vers Dieu, tous ensemble, pour lui dire notre reconnaissance.