Et il advint, comme il était venu un sabbat chez l’un des chefs des Pharisiens pour prendre un repas, qu’eux étaient à l’observer.

Ils sont nombreux les épisodes où Jésus reproche aux pharisiens leur hypocrisie. Notre Dieu, d’une manière remarquable nous montre à quel point lui déplait la fausse apparence, la tromperie vaniteuse, qui se situe si loin de l’éloge de Jésus à Nathanaël : « Voici un véritable israélite, un homme qui est sans détour. » Dieu aime la simplicité du cœur, la droiture d’esprit et rejette énergiquement la complication, le regard trouble, la duplicité, l’hypocrisie. C’est dans le peuple juif que Dieu voulait voir resplendir tout l’amour qu’il portait en surabondance à l’humanité. Jésus était entré chez un chef des pharisiens pour y prendre son repas, mais un homme frappé de maladie, handicapé, le bouleverse. Des Pharisiens étaient là, à l’observer. "Peut-on prendre son repas dans la joie, chanter les louanges de Dieu, être véritablement heureux alors qu’un pauvre souffre comme cet homme à coté de soi ?" Jésus est la fête, il faut que cet homme soit à la fête lui aussi ! C’est le mystère de l’amour que Jésus vient annoncer, cet amour sera agissant désormais dans l’Eglise.
« Et voici qu’un hydropique se trouvait devant lui. Prenant la parole, Jésus dit aux légistes et aux Pharisiens : « Est-il permis, le sabbat, de guérir, ou non ? » Et eux se tinrent cois. Nous prêtons une grande attention à la question que Jésus pose aux pharisiens : « Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ? » et « Ils gardèrent le silence. » La réponse silencieuse des pharisiens à la question de Jésus démontre qu’au fond, ils ont mauvaise conscience. Devant eux gisait un malade qui cherchait à être guéri par Jésus. L’accomplissement de la Loi juive, sa lettre, non son esprit, et l’orgueilleuse présomption de leur conduite irréprochable, les portent à se scandaliser de l’attitude du Christ qui, poussé par son cœur miséricordieux, ne se laisse pas lier par le formalisme de la loi, et veut guérir le malade. Prenant alors le malade, il le guérit et le renvoya. C’est l’attachement de Jésus pour toute l’humanité qui se manifeste dans son amour pour son peuple ! L’Église a ses racines dans l’humanité sauvée par le Christ. La Vierge Marie est le chef-d’œuvre de la création, « Il a prit chair de la Vierge Marie. » Le peuple d’Israël, à qui Dieu s’est révélé comme le Dieu d’amour, est aimé de son Dieu. C’est dans ce peuple que Dieu voulait voir resplendir tout l’amour qu’il lui portait en surabondance à l’humanité. Nous célébrons la nouvelle alliance qui s’inscrit dans l’ancienne alliance.
Puis il leur dit : « Lequel d’entre vous, si son fils ou son bœuf vient à tomber dans un puits, ne l’en tirera aussitôt, le jour du sabbat ? » Et ils ne purent rien répondre à cela. Les pharisiens se rendent compte de ce que leur conduite n’est pas justifiée et voilà pourquoi ils se taisent. De ce passage nous comprenons la nécessité de nous énamourer totalement de Jésus pour entrer dans la sainteté qui consiste à le suivre jusque là. Les commandements sont saints parce qu’ils proviennent directement de la Sagesse infinie de Dieu. Laissons régner dans nos vies la délicieuse simplicité de la Vierge Marie. La Parole de Dieu et les psaumes sont notre trésor, toujours actuel. Nous comprenons ainsi l’amour que Jésus porte à son peuple. L’évangile vient confirmer l’amour infini qui nous est donné, que nous avons pour le peuple des pauvres, les privilégiés de Dieu. Ainsi Jésus s’adresse aux docteurs de la loi pour les entraîner plus avant dans le Royaume de l’amour. Jésus veut que nous abordions, avec un regard limpide et une conscience claire, cet amour infini de Dieu dans notre vie. Quand nous célébrons le mystère pascal, la Pâque juive est en arrière-plan, elle donne une lumière spéciale sur la libération que nous célébrons dans le mystère eucharistique.