O mon Amour si je m’égare, c’est pour me retrouver en Vous
L’espace de l’Amour se creuse au cœur de la bien aimée. Elle n’est plus que désir, mais ce désir est un appel à rejoindre le Bien Aimé qui est à l’œuvre. Si Jésus est à l’œuvre, le menteur se déchaine pour désespérer l’espérance. Mais la bien aimée le brave, comme L’Aimé au désert :
« Ne désespère pas espérance/ Ne pense pas être oubliée/ Ferme les yeux et fais confiance/ Il reviendra ton bien aimé !…/ Je ne crains plus leurs échardes/ A travers la cité, j’irai/ Plus loin que les lieux désolés/ J’irai par-delà les déserts/ Les sables brulants des vipères/ Les sommets de solitude/ Les fourrés d’incertitude/ J’irai lâcher tous mes oiseaux/ Et balancer mes idéaux. /
Jésus est déjà le vainqueur de sa bien-aimée, elle le suit au désert, elle ne le lâchera pas. Son cœur se purifie de tout ce qui n’est pas Amour. Comme l’Ange à Marie était un Médiateur nécessaire, il est nécessaire pour la bien aimée que l’ami de l’époux se trouve sur son chemin ! C’est une Présence rassurante nécessaire qui va creuser l’attente de la bien aimée. Comme Jean Baptiste, l’ami de l’Epoux, il va préparer le chemin pour la bien aimée, « il faut qu’il grandisse et que je diminue. » Comme Jésus est tout donné en son Eucharistie, l’épouse court sur son chemin. Dans la nuit de la foi, l’espérance de l’épouse est à rude épreuve.

Tout mon être vous est donné o Jésus !/ Mon Dieu au Nom si mystérieux,/ Ma Nuée, ma Colonne de feu,/ Guide-moi et rappelle-moi,/ Dans la crainte, il n’est plus de peur,/ L’Amour est l’unique lueur,/ Mon Abri, mon Fort, mon Rocher,/ En notre retraite escarpée,/ Cache-moi et enfonce-moi,/ Au plus intime de ton cœur,/ L’Amour est l’unique douleur,/ Mon Eau vive, incandescente,/ Source pure et obéissante,/ Lave moi et sanctifie-moi,/ Tout imbibé de ta candeur,/ L’Amour est l’unique saveur,/ Amour, ma raison d’être et de vivre…/ Je suis malade de désir !/ Tout penchant a son élan./ Tout nuisible à son contraire./ Les venins se désintègrent par leurs antidotes./ Les vices se dissipent par leurs vertus contraires…/ L’amour ne se guérit que par l’amour./
Mon Dieu au Nom si mystérieux ; Ma Nuée, ma Colonne de feu ; Le pauvre est toute candeur, il fait confiance et ne calcule pas, quand la nuit tombe, il est désarçonné, et là, il ne comprend plus. Il lui faut marcher dans la nuit la plus obscure, sans la moindre lanterne sur le chemin. Que peut-il faire sinon crier, « guide-moi et rappelle-moi, » car je suis dans la nuit ! C’est le Don de la crainte qui vient à son secours, il lui faut marcher dans la confiance, et ne pas se fier à la nuit, mais à son Bien Aimé. C’est dans son intérieur que viendra la lumière, elle est cachée dans la nuit, mais se révèle à lui. Cette nuit est douleur, mais de son intérieur va briller le bonheur.
« L’Amour est l’unique douleur ;/ Mon Eau vive, incandescente ;/ Source pure et obéissante ;/ Lave moi et sanctifie-moi. »/
C’est dans la nuit que l’Amour fait son œuvre d’Amour, il va tout purifier, même les pensées les plus secrètes, elles vont jaillir dans la nuit, la lumière les révèlent. Quel bonheur pour le pauvre qui retrouve alors le sens de son épreuve. Alors se multiplie son ardeur, ce chemin de nuit conduit au bonheur ! L’amour ne se guérit que par l’Amour. Il faut entrer alors dans la confiance, et redoubler de prudence car le menteur est à l’affut quand l’Amour prend le dessus. L’épouse alors se confie, « Ô mon Amour, si vous saviez… » Il arrive parfois des moments fugaces où la joie, trop grande, prend l’expression d’une larme… Nous sommes tant au-delà de la réalité humaine et cependant, tout ce qui se donne se donne par elle.

Source pure et obéissante, Lave moi et sanctifie-moi. O mystère de Jésus venu dans notre chair humaine, mystère de Marie qui s’est offerte à lui, mystère de leur Amour qui maintenant rejoint le ciel. Tel est le Secret du Roi, au baiser toujours plus profond dit le Cantique qui s’est ouvert ainsi ! Désormais la présence de l’aimé révèle son amour ! Dans le désir insatiable de l’Amour sans mesure, l’épouse peut se livrer toute entière en l’étreinte de l’éternel embrassement d’Amour… A son aimé l’épouse le déclare : Je suis pauvre et sans parure, les mains vides, encore un peu sales et les pieds… dans mes tristes sandales… n’en parlons pas ! C’est ainsi que l’aimée rejoint son Bien Aimé sur le chemin de Calvaire ! « Je me présente à vous, dépouillée de tout artifice, n’ayant que mon cœur à vous offrir… Il n’est peut-être pas des plus beaux ni des plus nobles, mais son désir, lui, est immense. Un peu plus et je le prenais pour un puits sans fond, mais à vos yeux de Dieu, ce n’est qu’un vase seulement. Qu’importe la quantité : je lui appartiens et… » Il me place entre vos mains.
Ô mon Epoux divin, Amour,/ immergez-moi des flots de tendresses,/ au-dehors comme au-dedans !/ Que ruisselle à jamais l’Eau vive ;/
C’est Elle qui réjouit le cœur des pauvres. Et dans le désert du monde, qu’ils approchent ceux qui ont soif. Qu’ils boivent à votre amour si merveilleux ! Je ne suis qu’un contenant et tout mon amour vient de Vous. O Dieu, mon Amour, si merveilleux en Jésus et en Marie, je vous aime Esprit Saint et vous embrasse de tout mon être !
Esprit qui plane sur les eaux, / Couvre-moi de ta Sagesse, / Conduis-moi par-delà les flots, / Loin du mal, de la tristesse Et si le doute freine l’élan, / Souffle encore plus fort ton amour, / Il est mon cœur, Il est mon chant, / À lui je m’offre pour toujours, / Ce repas qu’on savoure, / Qu’il nous fasse eucharistie !/ Oui, Pain de la Vie, fortifie-moi, / Sanctifie-moi pour que je devienne comme Toi, /
Hostie vivante au Sacrifice de l’amour.