"S’adressant aussi aux foules, Jésus disait : « Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive."

Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera une chaleur torride, et cela arrive. Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? Nous portons en nous l’écart entre ces paroles et ce que nous pouvons réaliser de la vie de Jésus dans notre vie. Nous sommes en effet capable de discerner les signes des temps grâce l’expérience que nous avons reçue des anciens, cette l’expérience est extérieure à nous. Pour reconnaître les signes des temps du Royaume, il convient de croire et de comprendre que c’est le même et unique Esprit de Dieu qui agit dans l’univers, dans l’histoire et le cœur des hommes. La nature nous éduque dans la cohérence des évènements extérieurs de la vie. Les signes intérieurs entraînent un appel, un éveil de notre liberté, une augmentation de notre foi, de notre espérance et de la charité, sans peur. C’est une provocation à nous engager avec plus de liberté pour plus de justice et de vérité. Nous reconnaissons alors la lumière de l’Esprit de Jésus. C’est sa Passion qui nous sauve et qui nous donne la force et la lumière. A l’image et à la ressemblance de Dieu, nous pouvons envisager entrer dans la bonté de Dieu.
« Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? » Il s’agit de lever les yeux et de scruter la réalité à la fois quotidienne et nouvelle, pour interpréter les réalités humaines, comprises dans toute leur épaisseur existentielle. Nous sommes invités à y reconnaître des signes de la réalité divine, du dessein de Dieu sur l’humanité qui passe par l’actualité. Les signes qui se donnent dans notre monde, dans toutes les réalités humaines nous interrogent ! Ce sont des signes du « Royaume de Dieu » en cours de réalisation, dont Jésus annonce qu’il « est tout proche. » Le dessein de Dieu dans l’histoire des hommes fut annoncé par les prophètes, rendu actuel dans la venue de Jésus, il nous invite à nous y engager. Nous pouvons nous offusquer devant la violence des événements actuels. Seul l’Amour infini de Dieu nous permet d’appréhender à quel point nous sommes des êtres ténébreux, et que la malice et la méchanceté nous habitent. Mais l’Amour de Dieu, en Jésus dans sa Passion et sa Résurrection, est vainqueur. Il serait juste, devant tant d’amour, de nous mettre en route, d’aimer puisque nous sommes tellement aimé ! Nous pouvons alors faire l’expérience de l’Amour libérant qui fait jaillir la vie en nous. Il nous faut entrer dans le nouvel Amour pour retrouver notre liberté : « Comme Je vous ai aimé, aimez vous les uns les autres. »
« Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en œuvre pour t’arranger avec lui, afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison. » Je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime. » Pour réaliser l’Amour infini de Dieu dans notre vie, il nous faut tenir la main de Jésus, le Sauveur. Cela vaut plus encore quand le signe de la crucifixion de Jésus ou la mort des martyrs paraît scandaleux aux yeux du monde. Ce signe « des temps, » objets de surprise, de scandale ou d’admiration, n’appellent pas seulement à une contemplation, ils comportent un appel à répondre, à réagir. Le signe de la Résurrection du Christ, qui apparaitra sur les nuées du ciel à la fin des temps, est aussi que des hommes et des femmes se convertissent à son appel, engageant leurs vies dans l’amour de Dieu et de leurs frères. Alors la Grâce de Dieu triomphera en nous de tout obstacle à l’Amour. C’est par une plongée, une immersion dans la Passion et la Résurrection de Jésus, que nous renaissons à la vie. Ce qui a été célébré à notre Baptême, ce oui dit à la Lumière, à l’Amour et à la Vie, nous le reprenons maintenant à notre compte. Avec grande humilité, nous demandons pardon face à notre difficulté à aimer, c’est notre joie et notre action de Grâce.