« A ce moment même, les disciples vinrent demander à Jésus : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux ? »

Thérèse de Lisieux est docteur de l’Eglise, nous voulons nous mettre à l’école de « la plus petite » qui est si « grande. » Thérèse a merveilleusement commenté l’Evangile de ce jour, elle a révélé cette Parole, elle en a fait son Nom : Thérèse "de l’enfant" Jésus. Dans sa courte vie, mue par l’Esprit Saint, elle a manifesté l’abandon de l’enfant. Devenir enfant de Dieu est un long travail de l’Esprit saint qui ne va pas de soi. Thérèse a compris que dans la toute petitesse, et dans l’immense pauvreté qu’elle ressentait en elle, qu’il lui faudrait l’aide l’Esprit Saint. Jésus, d’une manière très frappante, enseigne ses disciples sur celui qui est le plus grand. Si vous voulez être le plus grand dans le royaume céleste, vous devez chercher à être le dernier. Quiconque se rendra humble comme cet enfant, sera le plus grand dans le royaume des cieux ! C’est révolutionnaire. Les normes qui ont cours dans le royaume des cieux sont opposées à celles du monde. Toute notre façon de penser doit donc s’inverser ! Pour s’élever, il faut s’abaisser. Cela exige une réorientation complète de notre vie. L’humilité est indispensable pour atteindre la grandeur dans le royaume des cieux. L’humilité, c’est l’esprit qui cherche à s’abaisser plutôt qu’à s’élever !
« Jésus appela un enfant, le plaça au milieu d’eux et dit : Amen, je vous le dis, si vous ne faites pas demi–tour pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez jamais dans le royaume des cieux. » Poussés par l’orgueil, les disciples interrogent Jésus sur les places de choix dans son Royaume. Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux, demandent-ils. Cette question surgit peu de temps après l’annonce, par Jésus, de sa mort prochaine. Il leur avait révélé qu’il subirait toutes sortes de mauvais traitements qui l’entraîneraient jusqu’à la mort mais qu’il ressusciterait le troisième jour. Jésus utilise l’exemple d’un enfant pour dire qui est le Chrétien authentique. Jésus met cet enfant "debout au milieu d’eux." Jésus est un grand pédagogue qui prend un petit enfant et le met debout en face de lui : « être debout », devant le rabbi, c’est être talmîd, c’est être « appreneur, » il est clair que le message de Jésus est bien celui-ci : « le plus savant dans le Royaume des Cieux est celui qui redevient comme un petit enfant. » Devenir un petit enfant est un travail de confiance et d’abandon de toute une vie. Il nous faut en effet nous adapter au don de Dieu qui correspond au Don que Dieu nous fait dans toute notre existence, dans les joies comme dans toutes les épreuves de la vie. Thérèse a dit d’elle même : « Je suis un bébé qui a un visage de vieillard. » Dieu a une perspective bien différente de celle des hommes sur la notion de grandeur.
« C’est pourquoi quiconque se rendra humble comme cet enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. » Jésus est humble, il consent à s’abaisser. Le Fils de Dieu, par qui toute chose a été créée, est libre à l’égard du monde entier. Jésus ne possède rien, son abnégation à l’égard de toute chose est totale. Il renonce à son droit divin pour accomplir le désir de nous sauver. Il nous montre en quoi consiste la vraie grandeur pour entrer dans le Royaume des cieux. Jésus déclare que l’humilité est indispensable, en accomplissant la volonté de notre Père qui est dans les cieux. Il nous faut "faire demi-tour," c’est une inversion totale d’attitude, prendre un chemin resserré en devenant un enfant. C’est accepter d’être au bas de la position sociale, comme un modèle à imiter, qui ne cherche pas les faveurs. Les petits enfants ne connaissent pas la malice, ils sont inexpérimentés dans l’exercice du mal. Un enfant a besoin que Dieu intervienne dans sa vie, pour la transformer entièrement. Jésus nous propose de "répéter" dans notre vie, sa vie de Fils du Père. C’est une qualité du petit enfant d’être essentiellement dans la répétition de ce qu’il apprend. Le « petit père chéri » de Thérèse est devenu, dans sa maladie, l’icône du visage de Jésus crucifié ! Thérèse, trop petite pour porter cette épreuve, s’est plongée dans la Passion de Jésus. Elle s’est laissé guider par l’Esprit Saint, elle en a modifié son Nom : elle s’est appelée "Thérèse de l’Enfant Jésus et de la sainte Face."