« Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »

Chaque fois que nous célébrons un Apôtre, un aspect du mystère de l’Église se dévoile pour nous. Dans une humanité qui a besoin de chemin de vérité et de vie, la rencontre de Jésus apporte une intuition profonde, une vérité incontournable qui est révélée dans sa personne. Avec lui, nous demeurons dans le mystère de Dieu, dans l’attirance du Père, nous allons vers le Père. C’est l’Esprit Saint qui suscite en nous le Chemin qu’il veut réaliser. Le chemin de Jésus est un service d’humanité. Il guérit des malades, il sauve tant de personnes de la peur et de la mort. C’est ainsi qu’il accomplit la volonté du Père et qu’il entre dans sa gloire. Dans nos joies comme dans nos peines nous allons vers un même but : Voir Dieu. Notre désir est de suivre Jésus dans son Mystère, nous sommes confiants que dans la foi c’est déjà accompli ! Le but de notre pèlerinage à la suite de Jésus, c’est de voir le Visage de Dieu qui est Amour. La prière de l’Église : « Accorde-nous d’être associés à la passion et à la résurrection de Jésus afin de parvenir à la contemplation de ta gloire, » oriente notre pèlerinage.
"Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : “Montre-nous le Père” ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui demeure en moi fait ses propres œuvres. « Qui me voit, voit le Père, » dit Jésus à Philippe. Comme cet Evangile est éclairant ! Il nourrit le roc de notre foi dans notre perception de Jésus. Jésus n’attendait de Philippe que ce saut dans la confiance de la foi, cette reconnaissance intime et profonde de sa personne. Il veut que cela vienne de nous, en nous appuyant sur sa simple Présence. Sans aucune contrainte, que nous puissions le confesser, du plus profond de notre cœur : C’est bien Toi. Tu Es. En reconnaissant Jésus vivant et ressuscité, nous le reconnaissons comme Fils du Père et nous retrouvons le Père. Nous pouvons nous jeter dans ses bras comme l’enfant prodigue. Le Père est là, il nous attend avec toute sa tendresse. La question de Philippe est la recherche permanente de l’Église. Celui que nous cherchons sans le voir, c’est Jésus, nous le connaissons déjà. C’est un mémorial, comme une Eucharistie qui nous tient en attente, en éveil « jusqu’à ce qu’il revienne. » Nous risquons d’oublier que Jésus est sans cesse avec nous, nous attirant à lui. Notre vie peut se vivre dans son mystère d’agonie, de passion, mais c’est toujours en vue de la résurrection.
"Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne me croyez pas, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi fera les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Quand vous me demanderez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais ; et il en fera même de plus grandes, parce que je vais vers le Père. Quand Jésus se donne dans un cœur à cœur, il a pour nous tant de grâces. "Nul ne vient à moi si le Père ne l’attire," dit-il. Nous sommes en lui et par Jésus nous glorifions le Père. Le « Notre Père » nous unit à lui, c’est une prière que nous disons chaque jour avec le plus grand amour. Dans le moment même où il nous sauve, Jésus glorifie le Père. C’est dans le mystère même ou nous sommes sauvés que le Père est glorifié. Il en va de même pour nous. Notre communion à Jésus est dans notre prière, c’est notre être et notre vie qui lui est offerte. Quand nous vivons une agonie, un combat, une passion, déjà un germe de résurrection est présent. C’est par toute notre vie, soit que nous peinions où que nous soyons heureux, que nous glorifions Jésus.