"Il y avait, au temps d’Hérode le Grand, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, du groupe d’Abia. Sa femme aussi était descendante d’Aaron ; elle s’appelait Élisabeth.

Tous les deux vivaient comme des justes devant Dieu : ils suivaient tous les commandements et les préceptes du Seigneur d’une manière irréprochable. Ils n’avaient pas d’enfant, car Élisabeth était stérile et tous deux étaient âgés." Nous fêtons la nativité de Saint Jean le Baptiste qui est en rapport avec la nativité de Jésus célébrée quelques mois plus tard. L’ange Gabriel est venu vers Marie au sixième mois de la conception de Jean-Baptiste. Au cœur de notre vieux monde s’élabore la naissance de celui qui annonce une vie nouvelle. Luc nous présente Jésus-Sauveur comme le Fils de l’homme, manifestant la puissance de l’Éternel en grâce au milieu des hommes, Jésus en relation avec Israël, auquel il avait été promis. Ce qui caractérise ce récit et lui donne un charme et un intérêt particuliers, c’est qu’il nous présente Zacharie, dans sa faiblesse et dans sa mission au service du Précurseur. Jean le Baptiste, va annoncer Jésus lui-même, tel qu’il était, un homme sur la terre marchant au milieu des hommes journellement. L’Église fête ce temps nouveau, ce temps de grâce, auquel Jean-Baptiste le précurseur nous prépare. C’est ainsi que Jean-Baptiste va montrer l’accomplissement du livre du premier Testament pour que se profile le nouveau : « Dieu fait grâce. » C’est un temps nouveau qui s’annonce, à partir du monde qui a vieilli, Dieu fait fondamentalement du nouveau.
« L’ange du Seigneur lui apparut debout à droite de l’autel de l’encens. En le voyant, Zacharie fut bouleversé et saisi de crainte. L’ange lui dit : « Sois sans crainte, Zacharie, car ta supplication a été entendue : ta femme Élisabeth te donnera un fils, et tu le nommeras Jean." Luc avait une exacte et intime connaissance de tout dès le commencement, il trouve bon d’écrire afin de pourvoir aux besoins de l’Église par son enseignement sur la préparation de la venue de Jésus Fils de Dieu. Inspiré du Saint Esprit pour écrire, nous sommes ainsi rejoints et capable de comprendre les difficultés que nous pouvons éprouver encore. Nous savons combien nos « inconscients » et nos « arrières » sont chargés de douleurs, enracinées dans le vieux monde. Aujourd’hui nous fêtons un point de départ, c’est le mystère de Jésus qui nous fera récapituler toutes choses en lui. Aujourd’hui encore nos cœurs sont alourdis par le poids du jour de l’ancien monde, mais cette misère du monde va disparaître, l’humanité va se laisser rénover dans le mystère du Christ. Nous voulons entrer dans cette joie, Dieu veut faire du nouveau. "Tu me scrutes, Seigneur tu me connais, c’est toi qui m’as créé jusqu’en mes profondeurs, tes œuvres sont prodigieuses : Tout mon être le sait." Désormais, cette beauté va apparaître au grand jour.
"Jean le Baptiste sera rempli de l’Esprit Saint dès avant sa naissance ; il fera revenir de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur Dieu, il marchera devant le Seigneur, avec l’esprit et la puissance du prophète Élie, pour faire revenir le cœur des pères vers leurs enfants, convertir les rebelles à la sagesse des hommes droits, et préparer au Seigneur un peuple capable de l’accueillir. » La naissance de Jean-Baptiste ouvre une perspective nouvelle à l’humanité. Jean sera pauvre, mû par l’Esprit Saint. Une ère nouvelle est annoncée, désormais tout est gratuit, gracieux, nouveau, tout est redonné mieux encore qu’a l’origine. Dieu nous révèle les secrets de son cœur par l’annonce de Jésus. Le monde de la nature, le monde religieux est situé dans un dépassement de lui-même, ces préparations très précises l’annoncent. Zacharie est troublé à la vue de l’ange qui lui dit : « Ne crains pas, parce que tes supplications ont été exaucées, et ta femme Elisabeth t’enfantera un fils, et tu appelleras son nom Jean », c’est-à-dire « la faveur de l’Éternel » ; et plusieurs se réjouiront de sa naissance, et il sera grand devant le Seigneur et sera rempli du Saint Esprit dès le ventre de sa mère.