De grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.

L’amour de Dieu doit être si grand pour nous que nous ne lui préférions rien, ni personne en priorité. L’affection naturelle de la famille est ainsi surpassée par le lien qui nous unit à Dieu. Jésus nous entraîne à vivre dans un au-delà plus grand de l’amour de Dieu. Jésus ne préconise pas l’abandon des responsabilités familiales, au contraire, elles seront animées par cet Amour nouveau. Il s’agit d’aimer Dieu par-dessus tout, au point que toutes les autres personnes ou toutes les autres choses deviennent secondaires par rapport à lui. Si nous voulons bâtir avec le Christ le Royaume de Dieu, nous ne pouvons le faire que dans sa Passion et la compassion du cœur de Marie. Cet amour nouveau qui nous est manifesté, nous y entrons par grâce. Avec les dons de Dieu qui nous unissent, nous suivons Jésus dans son combat pour le salut du monde. Dieu est amour, Marie a porté Jésus dans son sein et cet Amour a marché sur nos chemins. La Bonne Nouvelle, c’est que toutes nos relations soient régénérées. L’amour de notre famille, l’amour de nos compagnons de travail est complètement transfiguré. L’amour infini de Dieu doit tout brûler dans nos vies.
Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui : “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !” Quel embarras pour cet homme qui n’a pas su calculer le coût de sa démarche. Il aurait pourtant dû savoir qu’on n’entreprend pas une construction sans s’assurer d’avoir les moyens de la compléter. Il en est de même pour nous, avant de faire profession d’être un disciple de Jésus, il nous faut savoir si nous aurons les moyens d’abandonner entièrement notre vie à Jésus. Jésus nous donne d’accueillir de lui une vie fondamentalement nouvelle. Nous demandons la grâce d’entrer dans la Parole de Dieu qui nous remet devant l’authenticité de notre vocation chrétienne, au niveau de l’Incarnation, de la venue de Jésus dans la chair humaine. Il veut nous emmener plus loin, lui qui est le fils de Marie, est vrai Dieu et vrai homme. Nous avons été baptisés en Lui, plongés dans sa passion et sa résurrection jusque dans l’amour infini de Dieu. Nous sommes devenus des créatures nouvelles. Il nous faut d’abord croire, il nous faut ensuite prendre les moyens de réaliser ce nouvel Amour. Notre cœur vit maintenant au rythme divin, il assume dans cet Amour le rythme humain ! Le Saint-Esprit vient à notre secours car que nous ne pouvons pas bâtir la communauté sans le Christ.
Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ? S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. Le combat avec le monde est disproportionné. Seul l’Esprit Saint, au cœur de notre cœur, peut accomplir l’œuvre de Jésus qui ne veut pas de disciples au cœur partagé. C’est comme la situation de ce roi qui doit décider s’il fera la guerre à un autre roi avec une armée inférieure à celle de son adversaire. En fait, il n’a que la moitié des forces de son adversaire : « Dix mille contre vingt mille. » Il doit donc évaluer consciencieusement ses chances de remporter la bataille. S’il est clair qu’il ne peut pas gagner, il lui vaut mieux rester en paix plutôt que de s’exposer à un honteux massacre. Il en est de même de celui qui désire suivre Jésus. La décision de le suivre ne peut pas être prise à la légère. Il nous faut nous asseoir, nous recueillir, car Jésus nous invite à le suivre sur un chemin d’Amour total. Il nous faut bâtir le Corps du Christ en mettant tout en œuvre pour laisser l’amour divin être vainqueur. « Voyez comme ils s’aiment, » est le témoignage de toujours que nous voulons encore rendre à Dieu.