À qui donc vais-je comparer les gens de cette génération ? À qui ressemblent-ils ?

Ils ressemblent à des gamins assis sur la place, qui s’interpellent en disant : “Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous n’avez pas pleuré.” Jésus prend l’exemple de ces gamins qui s’interpellent les uns les autres. Les uns veulent rire et peuvent devenir très cruels, d’autres pleurent. Ces gamins font preuve de versatilité. Nous pouvons en Eglise nous retrouver comme ces gamins ! C’est dramatique pour le corps du Christ qui vivant ainsi peut-être en danger. Nous voulons nous retrouver à la suite de Jésus, écoutant la Sagesse qui vient de Dieu. Si nous la laissons nous parler nous pouvons nous ajuster à elle, entrer en solitude avec elle et vivre avec elle. Elle formera en nous ce qu’elle y révèle. Le Christ, manifesté dans la chair, s’est montré dans la faiblesse de notre nature humaine. Il relève les défis de nos ambiguïtés et de nos errances. La sagesse de Dieu revient sans cesse sur la plage de notre vie, elle revient à son rythme dans la diversité des situations qui nous touchent.
Jean le Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin, et vous dites : “C’est un possédé !” Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et vous dites : “Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.” Dans la nuit de la foi nous ne voyons qu’obscurément le plan de l’amour de Dieu. Il n’est pas visible à nos yeux car nous sommes dans la nuit. Mais éclairés par l’Évangile nous pouvons le reconnaître. Nous avons alors le courage de reconnaître notre péché, les ténèbres et le mensonge qui agissent en nous. Le plan d’amour de Dieu est réel et il s’exerce à chaque instant. Cette œuvre est d’autant plus divine qu’elle est humaine et qu’elle demande notre consentement. Elle est d’autant plus humaine qu’elle grandit divinement en communion avec Jésus. A partir de chacun de nous Dieu bâtit son Église. L’attitude des gens du temps de Jésus est encore l’attitude de notre société marchande qui ne cesse de vendre de nouveaux produits. Nous pouvons être dans une attitude de spectateurs. Mais l’Amour infini de Dieu revient sans cesse à notre recherche, pareil aux flots des vagues. Une vague qui vient de la mer profonde s’échoue à notre porte. Alors l’espace se remet à vivre et nous sentons que la vie n’est pas un jeu.
Mais, par tous ses enfants, la sagesse de Dieu a été reconnue juste. » Nous pouvons faire silence en nous, Jésus nous parle d’un ailleurs, d’un Autre. De la manière dont nous nous comportons aujourd’hui va dépendre l’œuvre de Dieu pour demain ! Dieu nous aidera, il nous enverra l’Esprit Saint pour que nous n’ayons qu’un souci : Celui de réaliser son œuvre. Dans la nuit de la foi nous ne voyons pas ce que Dieu fait. Il attend que nous soyons fidèles et attentifs à son œuvre. Le grand défi pour nous est de réaliser l’œuvre de Dieu. Nous sommes "la maison que Dieu construit," « l’Église du Dieu vivant. » Dieu compte sur nous. Il veut que nous soyons vigilants pour que son œuvre se réalise chez nous. Alors nous nous écoutons les uns et les autres et nous réalisons la beauté de son œuvre. Les saints étaient mus par l’Esprit Saint. Des années après leur action, nous reconnaissons encore l’œuvre de Dieu en eux. C’est à partir du quotidien que nous pouvons rendre grâce à Dieu pour ces œuvres. Grandes sont les œuvres du Seigneur et tous ceux qui les aiment s’en instruisent. Ce lien d’action de grâce, de communion et d’amour, est indispensable à la réalisation de l’œuvre de Dieu.