Un pharisien pria Jésus de manger avec lui. Jésus entra dans la maison du pharisien, et se mit à table.

Et voici, une femme pécheresse qui se trouvait dans la ville, ayant su qu’il était à table dans la maison du pharisien, apporta un vase d’albâtre plein de parfum, et se tint derrière, aux pieds de Jésus. Elle pleurait ; et bientôt elle lui mouilla les pieds de ses larmes, puis les essuya avec ses cheveux, les baisa, et les oignit de parfum. L’attitude de cette femme, ses gestes, sont la manifestation de sa reconnaissance parce qu’elle croit qu’elle a été pardonnée. Derrière ces gestes féminins se trouve une intuition toute féminine, la femme a pressenti que Jésus de Nazareth répondrait très sûrement à son attente et se laisserait approcher et toucher au sens pratique et affectif. Nous notons l’importance du regard, Simon regarde la situation à partir de lui-même, il n’y a pas de confrontation de regards. Jésus regarde cette femme comme le Créateur regarde son œuvre, dans toute sa beauté. Il ne se laisse pas impressionner par le péché, mais devant sa foi il lui dit : « Ta foi t’a sauvée ! » C’est la Foi qui sauve. Grâce à notre Foi, nous sommes sauvés. La foi de cette femme pécheresse s’enracine dans le regard de Jésus sur elle. Jésus la regarde avec foi, avec une confiance infinie. Il voit en elle l’enfant tendrement chérie du Père. L’espérance de Jésus pour cette femme est de toucher son cœur qui va alors retrouver toute sa beauté. Son éclat intérieur ne peut être attaqué, elle est le bien le plus précieux de Dieu. Elle est comme cette pierre précieuse qui se trouve engluée dans la misère. Il lui faut rencontrer Jésus directement pour trouver le pardon de Dieu, alors elle va resplendir.
Le pharisien qui l’avait invité, voyant cela, dit en lui-même : Si cet homme était prophète, il connaîtrait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, il connaîtrait que c’est une pécheresse. Jésus prit la parole, et lui dit : Simon, j’ai quelque chose à te dire. -Maître, parle, répondit-il. - Un créancier avait deux débiteurs : l’un devait cinq cents deniers, et l’autre cinquante. Comme ils n’avaient pas de quoi payer, il leur remit à tous deux leur dette. Lequel l’aimera le plus ? Simon répondit : Celui, je pense, auquel il a le plus remis. Jésus lui dit : Tu as bien jugé. Jésus proclame que le pardon est déjà accordé à cette femme, sans autre condition que la repentance et la foi. Jésus va délibérément à contre-sens de la culture de son peuple du fait même qu’il se laisse toucher par une femme de mauvaise vie. Le récit insiste sur le caractère concret de la relation entre la femme et Jésus en décrivant à loisir les gestes dont elle a l’initiative. Dénouer la chevelure du linge qui serre ensemble les cheveux, c’est déjà une invitation ! « À cause de ton grand amour, tu es sauvée dit Jésus ». Nous sommes devant le mystère de cette reconnaissance du don de Dieu. C’est le mystère de l’humanité de Jésus que Marie a porté dans son grand amour et qui rend l’humanité immaculée. Nous savons que le parfum répandu dans toute la maison est le signe de la bonne odeur du Christ qui se donne dans les vertus théologales : C’est par des actes de Foi que nous rencontrons le Sauveur de l’humanité présent aujourd’hui dans son Église. Grâce à sa foi, cette femme reçoit ce qu’elle est venue chercher, le salut. Le salut de Dieu arrive par l’humanité de Jésus.
Puis, se tournant vers la femme, il dit à Simon : Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as point donné d’eau pour laver mes pieds ; mais elle, elle les a mouillés de ses larmes, et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as point donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, elle n’a point cessé de me baiser les pieds. Tu n’as point versé d’huile sur ma tête ; mais elle, elle a versé du parfum sur mes pieds. C’est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés ont été pardonnés : car elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui on pardonne peu aime peu. Et il dit à la femme : Tes péchés sont pardonnés. Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes : Qui est celui-ci, qui pardonne même les péchés ? Mais Jésus dit à la femme : Ta foi t’a sauvée, va en paix. Au Salut de Jésus, on peut mettre en correspondance l’intuition profonde de la femme percevant en elle l’effet du pardon. Jésus de Nazareth est disposé à l’accueillir, elle pécheresse publique, avec ses gestes hyper-féminins, elle s’exprime de manière concrète, Jésus ne fait qu’interpréter des gestes. C’est Jésus qui décide d’introduire le geste de la femme au niveau de la parole échangée entre les convives. Dans les actes de cette femme si pauvre et pécheresse, Jésus sait voir des gestes d’amour. Il sait lire les intentions de son cœur. Le regard de Jésus renouvelle cette femme : Le parfum emplit la maison, c’est la bonne odeur du Christ. Nous avons tous besoin du regard de Jésus pour guérir. Si la porte de notre cœur s’ouvre, l’amour de Dieu va y entrer et nous chanterons comme à Pâques : « Alléluia. »