« Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. »

Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Tout ce qui fait le malheur des hommes, la déception des humains, la désespérance et la mort, Jésus nous en a libérés. "Le prince de ce monde" est détrôné par Jésus qui a pris sur lui toutes les contradictions, les situations d’échec, les blessures, les brisures, la descente aux enfers, jusqu’à la mort même. Unis à Jésus, tous les événements douloureux de notre vie, les lieux de contradiction continuent l’œuvre de salut. Certes, il nous faut nous défendre de tout ce qui fait souffrir l’humanité et l’avilit, nous le faisons dans le Christ. "La croix est folie pour les Juifs, scandale pour les Grecs, elle est pour nous sagesse de Dieu," dira l’apôtre Paul ! Elle est sagesse pour celui qui se met à la suite de Jésus. Mais cela restera pour notre raison humaine une folie et un scandale. Suivre Jésus dans son chemin de croix, c’est d’abord demeurer dans son amour. « Heureux, vous les pauvres, » dit Jésus, le Règne de Dieu est à vous. Notre richesse est le règne de l’amour de Dieu qui s’accomplit en nous. La pauvreté nous ouvre le cœur aux dons de Dieu, elle est source de vraie joie. Dans son immense amour pour nous, Jésus est devenu notre Sauveur par sa Croix, nous pouvons le suivre sur le chemin de salut de nos frères ! Notre origine est vraiment dans le cœur de Dieu.
« Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. » La paternité du Père enveloppe tous ses enfants de tendresse, il les garde en tout. Jésus qui demeure toujours en son Père accomplit la mission qui lui est donnée. L’Esprit Saint le soutient et lui donne d’accomplir la mission de nous sauver. Jésus descend sur la terre, jusque dans les enfers, pour nous ouvrir le chemin du retour vers son Père. Notre appel rejoint l’appel de Jésus qui vient nous chercher des profondeurs de notre misère. Heureux, si nous savons pleurer avec ceux qui pleurent. Quand le sourire de Dieu aura triomphé de toutes nos peurs, nous goûterons auprès de lui la joie des cœurs libres. La joie de ceux qui aiment et qui se savent aimés célèbre les béatitudes de Jésus. Le chemin de Jésus est un chemin de Croix qui nous ouvre à la vie du Père. Jésus a guéri et illuminé dans notre vie tout ce qui était douloureux. Il est entré dans le mystère d’iniquité du menteur pour nous en libérer par son humanité clouée sur le bois aux yeux de tous ! C’est l’offrande de nous mêmes à Jésus qui lui permet de faire en nous sa volonté.
"Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. Ils sont malheureux parce qu’ils tiennent déjà leur récompense, dit Jésus. Est "riche du monde," celui qui n’attend plus rien de Dieu. Il a refermé les mains sur son avoir. Il a mis « toute sa consolation » dans une sécurité matérielle. Le malheur est de n’avoir plus en soi un espace pour le désir que seul Dieu peut combler. Cette blessure de l’espérance n’est guérie que par Dieu seul, en ravivant notre espérance. Jésus avait des amis parmi les gens fortunés : Matthieu et Zachée étaient riches, Marthe et Marie avaient des ressources, et Jeanne, qui suivait la troupe des disciples, était l’épouse de Kouza, l’intendant d’Hérode. Pour nous sauver, Jésus a été considéré "comme" maudit de Dieu même. Il nous invite à prendre à cœur le salut de nos frères. Jésus veut nous donner une surabondance d’amour en nous redonnant une espérance. Si nous demeurons dans l’amour de Jésus, les souffrances offertes, les contradictions acceptées ont du prix aux yeux de Dieu. Elles deviennent un « chemin de croix » qui donne vie. "Bienheureux êtes-vous" dit Jésus !