Un docteur de la Loi lui dit : « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. »

Jésus lui dit : « Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie. » Jésus rencontre souvent ,parmi ses adversaires, des personnes désireuses de progresser. « Maître, que dois-je faire pour avoir part à la vie éternelle ? » La question posée à Jésus est belle et cette personne désire progresser. Jésus entre en dialogue avec ce docteur de la Loi et il va mettre en œuvre son intelligence et sa volonté à partir d’une situation concrète. Il lui dit une parabole quant à la manière de progresser vers Dieu ! Il attend de cet homme une vraie réponse. Il reconnaît sa capacité à répondre et il le conforte dans son être pour agir : « Tu as bien répondu, va, et toi aussi fais de même. » Jésus lui offre une parole de bénédiction puis il l’envoie avec la capacité d’avancer, de faire face à l’imprévu, « tu auras la vie. » La vie est dans la relation, dans la rencontre avec l’autre, dans un vrai « je » qui rencontre un vrai « tu. » Ce docteur de la Loi venait pour mettre Jésus à l’épreuve, or Jésus va transformer la relation de celui qui voulait le prendre au piège en apportant la douceur de sa tendresse.
Mais lui, voulant montrer qu’il était un homme juste, dit à Jésus : « Et qui donc est mon prochain ? » Jésus reprit : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé, roué de coups, s’en allèrent en le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié. Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain il sortit deux pièces d’argent et les donna à l’aubergiste en lui disant : ’Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai. Comme Dieu est « ému jusqu’aux entrailles, » le Samaritain a été « remué. » Il soulage le blessé, fait les gestes qui sauvent, et il le hisse sur sa propre monture. Ce Samaritain va payer la suite du sauvetage, il laisse le blessé à l’aubergiste. C’est cela aimer, c’est sauver, c’est savoir s’arrêter devant la souffrance, trouver les mots et les gestes qui sauvent. Le premier instant engage tout le cheminement. Cette parabole est l’annonce de Jésus qui nous sauve avec son corps crucifié. Il est venu dans le lieu de la misère des l’hommes, il a soigné nos blessures, il nous a fait reposer sur sa propre monture et il nous a donné l’abri sa miséricorde.
Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répond : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi fais de même. Nous sommes remués par cette histoire, et nous avons envie d’imiter Dieu. A sa suite, c’est à nous de payer de nous-mêmes. Mais nous sommes aussi tentés de nous dérober, de détourner les yeux et de passer outre, de perdre patience et d’oublier que le blessé ne peut rien sans nous. Lui ne peut rien donner, puisqu’on lui a tout pris. Il ne peut pas s’aider, puisqu’il est à demi-mort. Il ne peut rien prévoir, puisqu’il a déjà bien du mal à survivre. Nous contemplons Jésus dans sa réponse. La route qui descend de Jérusalem à Jéricho passe devant chez nous. C’est la route de notre travail, de nos responsabilités, de nos solidarités. Nous ouvrons les yeux, et nous demandons à Jésus de les garder ouverts. Voir cet homme et se laisser saisir de pitié, s’approcher, se laisser toucher, panser ses plaies. Comme ce n’est pas suffisant, le prendre sur notre dos, et le conduire à l’auberge. Jésus vient sauver l’humanité à demi-morte, il prend soin d’elle car elle est blessée. Pour nous mettre dans cette attitude, il nous faut entrer dans la tendresse de Jésus. A partir de cet histoire de l’homme blessé, le docteur de la loi va évoluer. Jésus a éclairer sa demande à propos de la vie éternelle.