"Quelques-uns des scribes et des pharisiens lui adressèrent la parole : « Maître, nous voudrions voir un signe venant de toi. »

Jésus ne repousse pas les signes, mais il refuse le genre de signe que demande « cette génération. » Jésus promet et donne son signe à lui, la véritable certitude. Jésus lui-même, la personne de Jésus, dans sa parole et dans l’ensemble de sa personnalité, tel est le signe pour toutes les générations. C’est une réponse très profonde dont il nous faut sans cesse reprendre la méditation. « Qui m’a vu a vu le Père, » affirme Jésus à Philippe qui demandait : « Montre-nous le Père. » "Cette génération" qui réclame un signe, risque de se trouver dans un cercle "vicieux" ! Quand un nouveau signe sera donné, il faudra encore en redemander un autre, et encore un autre, alors qu’il faudrait poser un acte de foi. Nous sommes comme ces scribes et ces pharisiens, nous avons du mal à poser un véritable acte de foi ! Marie, la mère de Jésus a cru, elle n’est jamais revenue sur sa décision de foi ! Nous aussi nous vivons de foi, mais c’est progressivement que la foi se fortifie. Quand la lumière de la foi s’éclipse dans la nuit, et que nous sommes dans l’épreuve, il nous faut croire. Cette foi dans l’amour que Dieu nous donne est la foi qui nous fait marcher envers et contre tout, surtout dans les difficultés. Mais quand la lumière s’éclipse et que nous redemandons encore un signe, nous entrons dans une contestation sans espérance.
« Il leur répondit : « Cette génération mauvaise et adultère réclame un signe, mais, en fait de signe, il ne lui sera donné que le signe du prophète Jonas. En effet, comme Jonas est resté dans le ventre du monstre marin trois jours et trois nuits, le Fils de l’homme restera de même au cœur de la terre trois jours et trois nuits. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. Se convertir, signifie de ne pas vivre comme le monde vit, de ne pas faire tout ce que tout le monde fait, de ne pas se sentir justifié en accomplissant des actions ambiguës ou mauvaises, par le fait que les autres font de même. Nous voulons voir et ainsi acquérir la certitude. Mais c’est dans le Fils que le Père s’est rendu visible, voir Jésus dans la foi est la réponse. En lui, nous recevons le signe, la réalité qui se démontre d’elle-même. C’est le signe extraordinaire de la présence de Jésus en toutes les générations, cette force de sa personne qui attire toute l’humanité. Nous voulons avancer en regardant Jésus, le maître du combat pour la Vérité, dans un cœur à cœur avec lui, dans la nuit de la foi. Nous nous trouvons dans des situations ou nous sommes à bout et nous n’en pouvons plus. C’est le moment où Dieu, en Jésus crucifié, nous donne la victoire. Il nous faut tenir bon jusqu’au bout, dans la joie d’avoir un Maître comme Jésus. Quand nous sommes dans l’angoisse et que nous ne savons plus où regarder, dans la souffrance ou dans l’agonie, nous regardons vers Jésus et nous sommes sauvés. Nous faisons corps avec lui, il vit en nous et nous remportons la victoire.
"Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que cette génération, et elle la condamnera ; en effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Voir Jésus dans la foi, apprendre à le voir, est un recommencement toujours à refaire de nouveau. C’est là, le Signe qu’il nous faut redécouvrir sans cesse. Voir Jésus, le contempler dans ses paroles inépuisables, dans les mystères de la nativité, dans le mystère de la vie cachée, dans les mystères de la vie publique, dans le mystère pascal, dans les sacrements, dans l’histoire de l’Église. Nous regardons Marie qui a prononcé le nom de Jésus avec tant d’amour. Nous écoutons l’Apôtre nous dire avec force : « Au nom de Jésus Christ, que tout être vivant tombe à genoux, au ciel, sur terre et dans l’abîme. » Il nous faut entretenir l’espérance dans notre vie car Jésus a gagné le combat pour l’humanité entière. Il nous a sauvé sur la Croix. Notre vie spirituelle est souvent dans la bourrasque, notre pauvre nacelle est bien bousculée ! Nous voulons rester fermement enracinés dans le cœur de Jésus, tenir bon dans le combat quand l’adversaire veut cribler notre maison de toutes parts. Nous suivons le Dieu vivant sans baisser les bras car c’est le moment de la victoire.