« Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur vient. »

Comprenez-le bien : si le maître de maison avait su à quelle heure de la nuit le voleur viendrait, il aurait veillé et n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Tenez-vous donc prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. Jésus veut pour nous une vie véritable qui soit don, fruit de notre activité. Il nous donne quelques indications pour bien vivre de ce don de nous-même. Sa présence est de toujours à toujours, il veut notre liberté. Parfois sa présence se voile pour nous ouvrir à son retour. Il nous faut donc veiller pour mieux nous situer avec lui dans notre existence. Lorsque nous veillons, nous sommes en attente, ouvert à l’autre et ouvert à lui. Mais la veille peut nous épuiser, et par la fatigue, nous risquons de nous trouver dans la peur. Veiller est un don que nous demandons car nous ne pouvons nous maintenir en lui sans rien faire. Les premiers chrétiens pensaient que Jésus allait revenir bientôt. Ayant attendu toute la journée son retour, au petit matin, comme Jésus n’était pas revenu, ils célébraient l’Eucharistie. Là, ils prenaient des forces neuves, ils le recevaient dans la lumière de la foi pour veiller encore.
« Que dire du serviteur fidèle et sensé à qui le maître a confié la charge des gens de sa maison, pour leur donner la nourriture en temps voulu ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! » Amen, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. Jésus nous encourage à être dans un travail d’ouverture qui correspond à notre attente. Sachons reconnaître et trouver ce travail qui est le nôtre, revenir à lui, le remettre sur le chantier patiemment. Cela peut être le travail de la prière régulière, celui du service du proche, celui du maintien de la relation avec autrui ! Nous demandons la grâce de bien désirer et choisir uniquement celui qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés. Nous prions avec ardeur, de jour et de nuit, pour que Jésus nous fasse voir son visage dans la nuit de la foi. Le réconfort nous est donné par l’Esprit Saint qui habite en nous. C’est ensemble que nous tenons bon et que nous nous aimons les uns les autres. L’Amour de Dieu déborde comme un vase d’amour qui se répand et qui se partage. Ce vase d’amour va déborder sur le monde.
« Mais si ce mauvais serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde”, et s’il se met à frapper ses compagnons, s’il mange et boit avec les ivrognes, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des hypocrites ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents." Notre esprit est volatil, capable de virevolter, d’aller ailleurs, d’envisager d’autres chemins ! Soyons prudents, mesurons combien nous pouvons facilement nous retirer de là où la vie nous appelle, nous laisser entrainer dans un chemin qui nous perd. Prenons l’habitude de revenir à notre travail, de prendre le temps de le considérer, de nous considérer. Bâtissons ce cadre souple qui nous maintient par la présence de nos frères en humanité, qui nous soutiennent. La venue quotidienne de Jésus dans les pauvres, dans la Parole et dans les sacrements prépare sa dernière venue ! Nous avons besoin de nous soutenir les uns les autres, de nous réconforter. Aujourd’hui encore, nous croyons et nous espérons. Nous tenons bon dans l’Amour du Cœur de Jésus. L’amour jaillit sans cesse du don de Dieu qui peut tout. Nous croyons et nous espérons avec Jésus qui nous dit : « Tenez vous prêts, c’est à l’heure où vous n’y pensez pas que le Fils de l’homme viendra. »