« Alors, le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. »

Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Le nombre de « dix » est le signe de la communauté. Chacun est aimé d’un amour unique comme Marie la mère de Jésus, et en même temps c’est toute la communauté qui est aimée de Dieu. Jésus réalise le mystère de sa présence au milieu de nous par son Amour. Il nous propose d’accueillir le don de son amour et de réfléchir à la manière dont nous répondons à cet amour. Il parle de son retour, du temps où les disciples vont vivre seuls. Sa Passion ne cesse d’approcher et elle s’impose aux disciples, il leur faut recentrer leur relation à la suite de Jésus. Nous aussi, nous sommes appelé à la fidélité du don reçu, dans une nouvelle présence dans une foi de plus en plus vivante. L’amour des époux est un amour de choix qui oblige à la réciprocité du don. Cette réciprocité provoque au cœur de Dieu un plus grand amour encore. Jésus nous rappelle cet amour de l’Époux qui est différent de l’amour filial et fraternel.
« Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. La symbolique juive de l’huile est très importante. Cette huile est le signe de la cohérence entre le choix d’amour que nous faisons d’une attente vivante, et la transformation que ce choix d’amour opère dans notre cœur. L’huile de nos vies est la symbolique de l’état de veille que nous ne pouvons pas échanger. L’attente du bien- aimé pour accueillir l’époux et la préparation de cette rencontre est personnelle. Jésus met en scène l’attitude de fidélité qui rendra possible l’accès au Royaume. Il s’agit d’être présent et disponible au moment venu, qui est imprévisible. Dans cette attente de Jésus, les jeunes filles prévoyantes prendront de l’huile. Ceux qui s’aiment en vérité sont transformés par leur amour. Si véritablement j’aime, ma vie en est transformée. Nous accueillons la réalité de l’amour transformant de Dieu qui nous est donné : « Heureux les invités au festin des noces de l’Agneau. » Nous ne cessons de rendre grâce à Dieu pour l’amour qu’il nous porte.
"Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. Jésus nous appelle à une attitude de veille et d’attente qui va informer toute notre vie. Attendre quand l’autre n’est pas là ne peut se faire qu’en aimant. Aimer dans l’absence c’est attendre, c’est accepter le travail de ce manque. Nous savons que mystérieusement l’amour est présent dans l’absence. Il nous est donné d’apprendre de nous quitter pour creuser en nous l’accueil de l’Epoux quand il surgira. Ce temps va travailler mystérieusement en nous, il va nous donner de nous quitter pour nous ouvrir plus profondément encore à sa présence. Là est le secret du temps où nous sommes, laisser l’amour grandir en nous. Chacun de nous est heureux d’être là, pour l’accueil de Jésus qui vient. Ces dix jeunes filles fidèles nous représentent, invités aux noces, invités à l’amour sponsal, à l’amour unique de Jésus pour nous. Nous nous préparons à la rencontre avec le Bien aimé par la fidélité et la vigilance de notre vie.