Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »

Nous nous laissons toucher par Jésus et nous le contemplons. « Jésus était passé de l’autre coté du lac de Tibériade. » Il y a d’abord le passage de cette mer en furie. Par ce passage, cette Pâque, Jésus veut nous entraîner plus loin. Jésus a ce regard de compassion sur la grande foule qui le suit parce qu’elle a vu les signes qu’il accomplit. Il regarde ces foules qui sont tournées vers lui parce qu’elles ont reconnu qu’il vient de Dieu. Tous sont touchés pas Jésus, mais Jésus est touché par eux. Son discours sur le Pain de vie commence par un miracle à partir duquel il nourrit une foule nombreuse à partir de cinq pains et de deux poissons. C’est un signe de la puissance de Dieu, afin de nous tourner vers Lui en toute confiance. Il déroge aux lois naturelles, c’est le signe que celui qui l’accomplit a un pouvoir sur ces lois naturelles. Cette foule qui a emmené ses malades a faim, elle est dans le besoin, elle porte le poids du jour. Ce peuple souffrant est un peuple en marche. Jésus a pitié de cette foule, "il est saisi aux entrailles", entrailles d’amour et de miséricorde. Déjà il veut inviter ses disciples à coopérer avec lui pour cette œuvre d’amour qui est le salut. Nous pouvons entrer dans cette tendresse de Dieu et suivre fidèlement l’appel que nous avons reçu. Dieu est le maître de l’impossible mais il veux que l’homme coopère dans la patience et la douceur à son œuvre ! Par notre travail, nous sommes au service des frères, une humanité qui met toutes ses puissances d’intelligence et d’amour au service de la faim des hommes.
Jésus disait cela à Philippe pour le mettre à l’épreuve, car lui-même savait bien ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun ait un petit morceau de pain. » Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit : « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! » Jésus dit : « Faites-les asseoir. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes. Alors Jésus prit les pains, et, après avoir rendu grâce, les leur distribua ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient. André avait remarqué un garçon, qui séduit par Jésus, avait oublié de manger son pain et ses poissons. Alors on le dit à Jésus ! Mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? Dieu est une surabondance de vie, de lumière et d’amour ! Les miracles de Jésus ont comme finalité de manifester l’amour de Dieu pour toute l’humanité. Il opère des guérisons, il ramène des morts à la vie, il nourrit les foules, Jésus vient en aide aux hommes : ils restaurent leur santé, leur dignité, leur vie. Les miracles de Jésus sont un témoignage de sa bienveillance pour les hommes. Le miracle est ainsi un signe de la puissance de Jésus et la manifestation de son amour pour nous. Ces miracles de Jésus s’accomplissent dans le quotidien le plus ordinaire ! Chacun avait mangé à sa faim, avait fait attention à l’autre. Nous sommes faits pour entrer dans cette surabondance, pour donner largement.
Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Ramassez les morceaux qui restent, pour que rien ne soit perdu. » Ils les ramassèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux qui restaient des cinq pains d’orge après le repas. A la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le grand Prophète, celui qui vient dans le monde. » Mais Jésus savait qu’ils étaient sur le point de venir le prendre de force et faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira, tout seul, dans la montagne. Jésus vient répondre à nos attentes, il vient exhausser l’espérance de tous. Les miracles de Jésus manifestent sa volonté de faire notre bonheur, mais ils nous invitent surtout à la conversion, à un sursaut, à remonter à la source de tout bonheur. Jésus veut que nous désirions le Souverain Bien, Dieu lui-même, qui seul peut rassasier notre désir d’aimer et d’être aimé. Jésus nous a montré la voie : « ma nourriture est de faire la volonté de mon Père. » La vie qu’il nous donne, c’est la vie éternelle, la guérison qu’il nous procure, c’est le salut éternel, et le Pain dont il nous nourrit, c’est lui-même. Ce pain ne nous nourrira vraiment, spirituellement que si nous nous offrons tout entier. Dieu va alors tout donner, avec notre travail, il donne une surabondance incroyable. L’Eucharistie, est annoncée, c’est la merveille de la transformation du monde.