Un spécialiste de la loi se leva et dit à Jésus pour le mettre à l’épreuve : Maître, que dois–je faire pour hériter la vie éternelle ?

Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Que lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit, et ton prochain comme toi-même. » Mais lui voulut se justifier et dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? Jésus reprit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba aux mains de bandits qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent en le laissant à demi–mort. Le ’Shema’ Israël que cite le spécialiste de la loi est un passage du Lévitique sur l’amour du prochain. Jésus ajoute une parabole qui en est une réponse dynamique. C’est un étranger a mis en œuvre la miséricorde et la bonté envers le blessé rencontré sur la route. Derrière cet homme blessé se cache le Christ qui nous sauve en suscitant en nous la compassion. Le Christ est l’image du Dieu invisible, Il est tombé en agonie, cloué au bois comme un maudit. Folie pour les juifs, scandale pour les païens, mais sagesse pour ceux qui aiment Dieu. Jésus s’est fait véritablement le plus pauvre de toute l’humanité. Nous le contemplons fatigué au bord du puits de la Samaritaine, demandant à boire à cette femme. Ce « J’ai soif », réapparaitra quand Il sera à demi-mort sur la croix.
Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de pitié. Il s’approcha, pansa ses plaies en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. » Nous aimons l’émotion du Samaritain qui arrive auprès de la victime, il est « remué. » Il lui faut soulager cet homme blessé et le hisser sur sa monture pour le transporter jusqu’à l’aubergiste. Il reviendra pour le payer du surplus ! C’est cela se rendre proche ! C’est cela aimer, s’arrêter devant une souffrance en trouvant les mots et les gestes qui sauvent. Nous pouvons imaginer la joie de cet homme blessé quand l’étranger arrive tout près de lui, le voit dans sa détresse. Il est saisi d’amour, de compassion et de tendresse pour lui. Cet homme victime n’est pour rien dans cette situation, mais il est au bord de la route, blessé, à demi-mort. Dieu est mystérieusement présent, dans cette remise debout où le pèlerin le prend en charge. Nous sommes émerveillés devant la tendresse du Père qui nous enveloppe dans cet accueil. Il nous a envoyé Jésus pour porter notre fardeau.
Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : ’Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.’ Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répond : « Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi fais de même. » C’est le premier pas qui engage tout un cheminement de charité. Si nous sommes remués, nous entrons dans l’imitation de Dieu en payant de nous-mêmes. La route qui descend de Jérusalem à Jéricho est notre route, nous l’empruntons tous les jours. C’est la route de notre travail, de nos responsabilités, de nos solidarités et de nos fraternités. Jésus annonce que la vocation de chrétienne est de le servir dans le pauvre pour marcher avec Dieu. Si nous voulons être à la suite de Jésus, ce bon Samaritain, il faut nous reposer sur son cœur et boire aux sources vives. Pour guérir nos blessures, Jésus s’est fait Pain de vie. Il vient encore aujourd’hui dans ses pauvres comme un mendiant qui réclame notre amour. Dans cet attachement de Jésus, nous allons nous approcher des pauvres, panser leurs plaies y versant l’huile et le vin des sacrements, les chargeant sur notre propre monture qui est l’Eglise. Jésus confie le pauvre à la communauté, il ne s’en désintéresse pas. Marie est demeurée auprès de Lui dans sa détresse, à la Croix. Elle l’accompagne, épouse de son cœur à jamais, elle sait le rassasier de sa tendresse. Elle lui sera fidèle à jamais.