En réponse au message :
15e dimanche du temps ordinaire, année A
Notre-Dame du Mont Carmel
« Jésus dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. »
1R 18,42b_45a Ps. 14,1,2-3a3b-4 Jn.19.25-27 Le samedi 16 juillet 2016 iCalFêtes de Notre-Dame. 2 : Notre-Dame du Mont Carmel
"Or, près de la croix de Jésus se tenait sa mère, avec la sœur de sa mère, Marie femme de Cléophas, et Marie Madeleine."
L’Évangile, en cette fête de Notre-Dame du Mont Carmel, nous livre l’Alliance avec Marie, dans la prolongation du mystère de l’Incarnation de Jésus. Jésus trône sur une croix où il est inscrit en hébreu, en latin et en grec : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs. » Jésus souffre le martyre, il est rompu par le châtiment réservé aux esclaves, humilié, il est abaissé. Mais la croix est le lieu de l’élévation et de la glorification du Fils de Dieu. La mission de Jésus n’est pas dans l’échec, au contraire, c’est le lieu de la proclamation de sa royauté. Dépouillé de tout, nu et humilié, Jésus le Nazaréen est le roi divin qui règne sur l’ensemble du monde civilisé, hébreu, latin et grec. Jésus garde l’initiative et le contrôle de la situation, il livre sa dernière volonté, il prend soin de sa mère et du disciple bien-aimé. Du haut de sa croix, il adresse son testament, à ses proches, à ses intimes. Lui qui part vers son Père, lui qui sera désormais absent, ne les laisse pas dans le désarroi, démunis. Il prend soin d’eux jusqu’au bout. Nous pouvons entendre avec force la souffrance de cette mère qui assiste au supplice et à l’agonie de son fils, Marie ne dit aucune parole. Elle est démunie, sans prise sur ce qui se passe, bouleversée au plus profond d’elle même au point de ne plus pouvoir exprimer le moindre mot même à l’égard de celui qui est l’unique de sa pensée.
"Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Jésus, clairement, confie Jean à Marie et Marie à Jean. La nouvelle relation instaurée par Jésus entre sa mère et le disciple bien-aimé ne se limite pas à l’affection filiale. Jésus, du haut de sa croix, fonde quelque chose de foncièrement nouveau, la famille de Dieu, l’Église. Le disciple bien-aimé devient « fils, » le remplaçant humain de Jésus, et donc, pour elle le successeur de Jésus sur terre. Dans la famille nouvellement constituée et qui perdurera après le départ de Jésus, le disciple bien-aimé a ce rôle spécifique de fils à jouer. Jean est le témoin oculaire et de tous ces événements, il repose sur le sein de Jésus quand celui-ci annonce qui va le trahir, il est là lors de l’interrogatoire chez Anne, il est présent ici, lors de la crucifixion, puis il sera l’un des tout premiers à se rendre au tombeau vide de Jésus et à croire que Jésus est ressuscité. Marie, à la croix, vit ce que nous-même connaissons, lorsqu’en totale incapacité de changer quoi que ce soit à la situation de l’aimé souffrant, nous ne pouvons qu’être là, immobile. Mais ce vécu de Marie est une parole inespérée qui lui est adressée de la part même de celui pour lequel elle est en souffrance : « Femme, voici ton fils. »
"Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui." Ce mystère de Marie était annoncé par Élie, et les ermites du Mont Carmel. Marie est préfigurée par un petit nuage dans le ciel. Élie monte sur le sommet du Carmel à ce moment difficile car c’est la sécheresse, et dans le désert il n’y a plus d’eau. Seule l’immensité de la mer s’étend au loin. Le symbolisme de la mer est celui des ténèbres et de toutes les forces du mal qui y sommeille. Désormais la vie de l’humanité va refleurir avec Marie et le prêtre Jean. A Pierre, Jésus dira : « Toi, suis moi. » Le désert va reverdir, c’est le mystère d’une l’humanité qui sait lire les signes de Dieu, c’est le mystère de l’Église qui reconnaît ses lieux de fondation. Marie femme, Marie mère, comme toute femme, comme toute mère, malgré les prétentions de la mort, ne se résigne pas seulement de ne plus être aimée, mais encore d’avantage de ne plus pouvoir aimer. « Voici, ta mère, » « Voici, ton fils, » sont des Paroles de vie pour Marie, paroles qui viennent à la rencontre d’un ressenti submergé par sa souffrance mais paroles qui donnent à entendre que Marie vivra encore de l’amour reçu et donné. Ce qui se réalise à la croix est un salut à vivre, qui déjà pour Marie se fait entendre au travers de paroles qui l’invitent à s’ouvrir à ses lendemains où les enfants de l’amour partagé ne manqueront pas de germer et fleurir. Le Cœur de Jésus et le Cœur de Marie sont le lieu où se vit le plus grand Amour de Dieu envers l’humanité. Désormais les sources d’eau jaillissantes vont bondir. Jean, le disciple que Jésus aimait, regarde vers le ciel ! C’est le mystère de celui qui croit, envers et contre tout, que le ciel entend, Jésus opère son œuvre de délivrance.
Nous demandons la grâce de recevoir Marie pour que notre espérance soit vivifiée.