« L’homme se leva et le suivit. Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. »

La relation de Jésus et de Matthieu est un secret qui leur appartient. La vie de Matthieu bascule sur l’appel de Jésus. Matthieu invite Jésus à sa table à la maison, c’est un signe de grande ouverture, mystère de la liberté personnelle de chacun. Quelle reconnaissance se joue entre les deux, quel attrait de la nouveauté, quelle certitude du chemin, quelle espérance rend possible l’appel et la réponse. Nous ne pouvons pas le savoir, et il est bon que cela nous échappe. Cela appartient à Jésus et à Matthieu. Mais nous apprenons que cela peut arriver. Jésus appelle un homme à sa suite, et il le suit. Cette rencontre a une dimension sociale. L’appel et la réponse entraînent les uns et les autres. Les amis de Matthieu sont appelés pour aller, eux aussi, vers Jésus qui les accueille. Les ennemis de Jésus cherchent à détruire ce groupe qui se constitue. Ils sèment un esprit de zizanie entre les disciples et les nouveaux, les publicains et les pécheurs. A la suite de Mathieu, nous demandons à notre Père le regard bienveillant et miséricordieux de Jésus. Son cœur est rempli de douceur et d’humilité. C’est un cœur plein de tendresse et d’amour. Le regard de Jésus sur Mathieu va toucher l’image de Dieu en lui qui est d’une beauté ineffable ! C’est le regard de Dieu sur chacun de nous, au-delà de nos blessures et des misères de nos péchés qui nous trouve d’une grande beauté, à son image et à sa ressemblance. Le « diamant » de notre cœur a une affinité avec le cœur miséricordieux de Jésus.
"Voyant cela, les pharisiens disaient aux disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus, dans sa réponse, révèle la communion qui fait tenir ensemble ce groupe. Sous le regard de Jésus, chacun a pu se connaître lui-même, reconnaître sa faiblesse, se savoir aussi appeler à grandir. Le chemin personnel que fait chacun lui permet de reconnaître les autres, d’envisager une nouvelle existence ensemble. Si la bonne nouvelle est pour les personnes qui la désire, elle est aussi pour des personnes en groupe. Jésus nous appelle personnellement, mais, à travers de nous, il cherche à toucher l’autre. Une atmosphère d’accueil se crée et chacun envisage autrement sa vie, en formant une communauté nouvelle. L’accueil et l’amitié donne un climat qui n’est plus au jugement ou à l’exclusion, mais à la communion pour tous. Les pharisiens se sont éloignés de la réalité intérieure du Don de Dieu, ils se croient justes. Ils ne fréquentent pas les publicains et les pécheurs qui à leurs yeux font du mal. Dieu reprend chacun dans un nouvel Amour, il change nos cœurs de pierre en cœurs de chair ! Nous demandons la grâce de nous accueillir les uns les autres comme Dieu nous accueille. Il nous faut changer de regard pour entrer dans le désir de Jésus, dans la miséricorde de Dieu qui absorbe notre misère.
"Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades." Allez apprendre ce que veut dire cette parole : C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. » Nous apprécions ces moments où nous nous retrouvons ensemble, dans la diversité des dons de chacun. Nous retrouvons la souplesse de la relation qui permet à Matthieu et à ses amis de prendre autrement leur existence avec Jésus. La beauté de la rencontre avec Jésus provoque Mathieu à faire un grand repas où il invite ses amis pour rendre grâce ! Voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Sa réponse est si belle, elle nous concerne tous. Allez apprendre ce que veut dire cette parole : « C’est la miséricorde que je désire et non le sacrifice. » Mais cela est insupportable pour les pharisiens. Nous savons combien ces sentiments mélangés nous habitent, nous faisons nous aussi des catégories de personnes. Il y a des gens pour lesquels nous excusons tout et d’autres que nous regardons avec mépris, tout autrement. Nous demandons la grâce de l’émerveillement et de la bienveillance.