En partant de là, Jésus arrive en Judée et en Transjordanie. De nouveau, la foule s’assemble près de lui, et de nouveau, il les instruisait comme d’habitude.

Des pharisiens l’abordèrent et pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » Jésus dit : « Que vous a prescrit Moïse ? » Ils lui répondirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » C’était pour le mettre à l’épreuve." Les Pharisiens veulent tendre un piège à Jésus et le mettre en contradiction avec Moïse. Ils lui posent une question au sujet du divorce, plus exactement au sujet du renvoi de l’épouse. La réponse de Jésus éclaire, car avant Moïse, il y a Dieu. Il faut donc regarder le dessein de Dieu « au commencement, » au moment de la création. Dieu a voulu la complémentarité de l’homme et de la femme, il les a voulus différents, tout en donnant à l’homme et à la femme une égale dignité. C’est à partir de cette différence qu’il a créé la merveille de l’amour et la merveille de la vie, et il a dit : « Les deux ne feront qu’un seul être. » C’est l’unité de l’homme et de la femme qui est mise en cause ! Il s’agit, dans nos relations, de l’unité de l’amitié et de l’unité de l’amour. Comme l’émerveillement de l’origine de la création a besoin d’etre encore approfondi ! La Création de l’Homme (homme et femme) commence par un émerveillement de l’homme devant la créature que Dieu a fait à son image et à sa ressemblance. Les échecs et les déceptions dont nous sommes responsables dans les liens que nous tissons ensemble peuvent amener à une grande colère qui aboutit à l’endurcissement du cœur des Pharisiens.
"Jésus répliqua : « C’est en raison de votre endurcissement qu’il a formulé cette loi. Mais, au commencement de la création, il les fit homme et femme. A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais ils ne font qu’un. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » L’homme et la femme demeurent différents, ils rendent compte devant Dieu de leurs choix et de leur liberté. L’amour a lié entre eux un lien irréversible, parce qu’ils sont entrés tous deux librement dans l’œuvre de Dieu. Ce que Dieu a uni, ce que Dieu a voulu un, il n’appartient pas aux humains de le désunir. Personne ne peut défaire ce que Dieu a fait ; personne ne peut dédire ce que Dieu a dit. Dans l’émerveillement de l’origine, Adam s’est écrié : « c’est l’os de mes os, c’est la chair de ma chair, » elle. Dans la dureté de cœur des Pharisiens, nous sommes face à l’accusation et au doute qui ont été introduits dés l’origine dans l’humanité par le Menteur. C’est la même accusation qui est encore à l’œuvre aujourd’hui : « c’était pour le mettre à l’épreuve ! » Jésus dit avec tristesse : « C’est en raison de votre endurcissement. »
"De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. Il leur répond : « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle est coupable d’adultère. » L’unité de l’amour est en Dieu, elle est le mystère de Dieu Amour : Père, Fils et Saint-Esprit, » à l’image duquel nous sommes créés. Nous sommes "l’unité" de notre père et de notre mère. Nous ne sommes ni l’un ni l’autre, nous sommes un autre, et pourtant nous sommes quelque chose de leur unité ! Ce que Dieu a uni, l’homme ne doit point le séparer. C’est Dieu lui-même, le Saint-Esprit, qui donne à chacun d’être ce qu’il est. Il nous faut vivre dans l’émerveillement de l’autre retrouvé, dans la foi et la confiance en l’Amour qui nous est proposé par Dieu. Notre conscience de croyants ne peut que s’insurger devant certains comportements qui ôtent à l’être humain toute sa dignité. Il nous faut demander la lumière et le discernement pour tant de chercheurs chrétiens confrontés aux énigmes de la vie. Ils travaillent face à des difficultés que personne avant eux ne s’étaient trouvées. Ils sont face à des pouvoirs que les humains n’ont jamais eu en mains. Ils se demandent : « Qu’est-ce que Dieu a voulu au commencement ? » Qu’ils puisent dans la fidélité à ton Nom le courage de te rester fidèles. Fortifie, Jésus, celles et ceux que tu as unis pour toujours par le sacrement du mariage.