« Alors, le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. »

Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” Nous arrivons à la fin de l’année liturgique, un temps qui nous rappelle la fidélité au don reçu. Comment vivre de sa Présence, en l’absence du Seigneur Jésus ? La passion ne cesse d’approcher, elle s’impose à Jésus et à ses disciples. « Jésus parlait à ses disciples de sa venue. » Il faut recentrer l’échange sur les liens d’amour, sur l’intime, sur la suite de la relation entre les disciples, quand Jésus ne sera plus là. En effet, Jésus parle du temps où les disciples devront vivre seuls. La célébration de l’Eucharistie, annonce la rencontre avec l’époux. Notre vie est un grand désir de le rencontrer et d’être uni à lui. Quand nous rencontrerons Jésus au ciel, notre désir de lui apparaitra en grande lumière dans la flamme de notre cœur. Nous célébrerons dans l’ardeur de notre cœur, Jésus, le bien aimé, dont témoigne la lampe constamment allumée de notre cœur. La délicatesse de Jésus nous prévient pour nous préparer à célébrer les noces de l’Agneau. Un grand jour se prépare, notre cœur a besoin d’être préparé pour fêter l’Amour de Dieu qui se donne dans la foi depuis si longtemps.
"Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Jésus met en scène, dans cette parabole du Royaume, l’attitude de la fidélité dans l’attente, qui rendra possible l’accès au Royaume. Il s’agit d’être présent et disponible au moment venu, qui est imprévisible. Ces dix vierges, cinq insensées et cinq prévoyantes, vivront sensiblement la même chose. Mais certaines prendront assez d’huile dès le départ et d’autres rateront le rendez-vous parce qu’elles devront aller chercher l’huile qui leur manque au moment de la venue de l’Epoux. L’huile de nos vies, l’huile que nous ne pouvons nous échanger, c’est la fidélité au cœur de Jésus dans la liberté qui conduit à la vie. C’est le désir de notre cœur pour Jésus. Avec beaucoup de finesse et de délicatesse, Jésus nous demande cette prévoyance. Nourris de son Corps et de son Sang, notre désir est d’aller vers le Père pour célébrer les noces de l’Agneau avec toute l’humanité. Marie, au ciel, rayonne le visage de l’humanité conviée aux noces. Toute sa vie a été prévoyance dans la foi pour courir à la rencontre de Jésus.
"Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. Jésus nous appelle à une attitude de veille et d’attente qui va informer toute notre vie. Attendre quand l’autre n’est pas là, ne peut se vivre qu’en aimant. Aimer dans l’absence, c’est attendre, c’est accepter le travail de ce manque, savoir que là, mystérieusement, l’amour est présent sous la forme de l’absence. C’est apprendre à le recevoir en se quittant pour creuser en nous cette aptitude à le recevoir lorsqu’il surgira. Là est le secret du temps de laisser grandir l’amour en nous. Être prêts pour accueillir l’époux qui nous introduit aux noces, symbole d’épousailles et de joie. Les vierges sages, même si elles se sont endormies, ont pris soin de garder toujours la flamme de leur cœur allumée. Elles ont veillé à la qualité de leur attente, leur désir est prompt à recevoir celui qui vient. Elles ont mis une garde à leur cœur, la lampe représente cette capacité de rester éveillé tandis que l’huile est l’attitude de la prière qui nourrit le vrai désir. La bonne huile qui alimente notre lampe, c’est notre cœur attentif, mû par l’Esprit Saint. Nous avançons vers le Christ, par lui, avec lui, pour lui et en lui.