Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains.

Quelques pharisiens dirent alors : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? » La joie de Jésus au milieu de ses disciples est une bonne nouvelle. C’est la joie d’un « groupe » joyeux et heureux. Cette « troupe » joyeuse traversent les champs de blé et les disciples qui ont faim, arrachent des épis, les froissent dans leurs mains et en mangent les grains de blé. Quoi de plus naturel : ils ont faim ! Jésus est attentif à toute détresse et à toute misère des hommes. On l’a reconnu, et dès qu’on l’aperçoit, on accourt vers lui avec tous ceux qui souffrent. Mais les pharisiens disent alors : "Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ?" Le livre de l’exode dit : "Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier, pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage ; mais le septième jour est un sabbat pour le Seigneur ton Dieu. Tu n’y feras aucun ouvrage." L’agir de Dieu est le modèle de l’agir humain. Si Dieu a "repris haleine" le septième jour, l’homme doit aussi "chômer" et laisser les autres, surtout les pauvres, "reprendre souffle." Le sabbat fait cesser les travaux quotidiens et accorde un répit.
Jésus leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ? » Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l’offrande, en mangea et en donna à ceux qui l’accompagnaient, alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. » Jésus, mu par l’Esprit Saint, répond : « Un jour de sabbat, David avait faim et ses compagnons aussi. Il entre dans le Temple, prend les pains de l’offrande, et il fait manger chacun. » Les Pharisiens connaissent cette parole. David était le roi d’Israël, et parce qu’il était le roi d’Israël il pouvait faire cela ! Qui est Jésus pour s’autoriser à faire de même ? A nous qui sommes petits et pauvres, Dieu donne le pain de la terre. Si nous nous tournons vers le Soleil, il se reflète en nous comme dans un miroir. Toute la richesse du monde nous est donnée, elle est la vraie grandeur de l’Amour. Jésus nous permet d’entrer dans le mystère de sa compassion et c’est là notre joie. Nous commençons à trouver la guérison en nous soutenant les uns les autres. Jésus nous nourrira de son Pain de vie, c’est la nourriture adaptée à notre appel. Avec cette nourriture, Jésus nous rend semblables à lui, bon et miséricordieux. Chaque Eucharistie nous remet face au don qu’il nous a fait de Lui-même, de sa venue, de sa vie, de son corps et de son sang. Il nous introduit en sa présence, pour que nous devenions saints, irréprochables.
« Il leur disait encore : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. » Avec compassion, Jésus s’autorise le jour du sabbat, à faire du bien, à nous sauver. Le sabbat est le jour du Seigneur des miséricordes. Jésus, le Verbe de Dieu fait chair, incarné dans le sein de Marie, se présente à l’humanité dans une grande vulnérabilité face à toutes les objections qu’il rencontre. C’est par son obéissance et dans une grande pauvreté qu’il nous sauve. Lui qui contient tout l’univers est le Maitre du monde, il vient nous remettre sur le chemin de l’amour de Dieu. Cet Amour est libérant, Jésus nous fait prendre conscience que si nous avons besoin les uns des autres, nous avons besoin de Dieu bien plus encore. Fils unique du Père, Jésus a revêtu notre humanité dans l’Amour. Il est tourné vers le Père et il annonce que le sabbat est une œuvre de libération. L’Évangile nous rapporte de nombreuses occasions où Jésus est accusé de ne pas respecter la loi du sabbat. Il ne manque jamais à la sainteté de Dieu. Il en donne avec autorité l’interprétation authentique : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat. »