« En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine. »

Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. Ce moment de l’histoire est d’une extrême importance, il change le cours du temps. En Dieu, que de merveilles capables de parler aux pauvres. Celui qui est sans commencement et sans fin va se couler dans notre histoire. Il consent à être mesuré par le temps, à avoir comme chacun de nous, un passé et un avenir, une naissance, une jeunesse, une maturité et une mort. Marie est sur le point d’accoucher dans ce temps difficile du recensement. Joseph cherche un refuge pour qu’elle puisse mettre au monde ce tout petit. Il n’y a pas d’accueil pour eux ! Tant de femmes, d’hommes et d’enfants souffrent aujourd’hui encore, déportés à cause du cœur dur des dominateurs. Notre monde est dur, habités par une volonté de domination des puissants. Cette domination des puissants, nous la ressentons en nous-mêmes, avec les forces de refus qui sont en nous. A cause de nos pesanteurs, de nos opacités et de nos faiblesses, nous nous sommes éloignés de la tendresse de Dieu. Le retour à la nature, à une vie simple et pauvre, nous aide à nous remettre debout ensemble. Il nous donne d’être ouverts au langage du ciel.
« Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli. Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. » La fête de Noël est d’une grande importance pour l’humanité. Marie fait pour son enfant les gestes que font toutes les mamans, nourrir, langer, bercer, cajoler leur tout petit. Elle sait que le mystère de son enfant lui échappe. Elle pose pour lui, jour après jour, les gestes ordinaires de la vie d’Amour. Nous savons que tout enfant échappe à sa mère dès qu’il ouvre les yeux à la lumière du monde. Ce nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire est le Messie du Seigneur ! Il est l’image du Dieu invisible, effigie de sa Substance. En lui resplendit le Tout Puissant. Le « Dieu des armées » est devenu un tout petit Enfant. Dieu s’est fait homme pour demander à l’homme d’être plus humain et lui donner le chemin de l’humanisation. L’homme est plus humain et nos sociétés sont plus humaines quand elles savent faire une place au plus faible, et spécialement à l’enfant à naître. Quand le bien-portant aide le malade, quand l’homme libre visite le prisonnier, quand celui qui a donne à celui qui n’a pas, c’est Noël.
Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. » Les bergers sont rejoints par les anges qui font éclater la joie du ciel ! Dieu leur fait sentir sa présence et sa proximité en les prenant dans sa lumière : « Il vous est né, aujourd’hui, dans la ville de David, un Sauveur qui est le Messie Seigneur. »Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire." Dans la cité de David, c’est aux bergers que Dieu veut d’abord s’adresser. Il comble l’attente des pauvres. Fragilité, dépendance, dénuement sont les repères fournis aux bergers pour reconnaître le Messie de Dieu. Ce sont les marques de leur propre existence. Le Messie qu’ils vont rechercher est l’un des leurs. C’est dans le froid de la nuit que les merveilles de Dieu se révèlent. Dieu nous comble de ses dons, il nous donne une nouvelle espérance.