« Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron.

Tout sarment qui est en moi, mais qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève ; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu’il en porte davantage. Mais vous, déjà vous voici purifiés grâce à la parole que je vous ai dite. La parabole de la vigne et des sarments illustre bien le mystère de l’Église de Jésus. La vigne s’étendait sur les coteaux de la Palestine. Toutes les conditions de vie étaient remplies : un terrain très calcaire, de la pluie au printemps, du soleil jusqu’aux vendanges. L’image de la vigne et des sarments a parlé aux disciples de Jésus, ils vont droit à l’essentiel de l’enseignement de Jésus. Les anciens sarments secs ne laissaient plus passer la sève, il fallait les brûler. Nous trouvons tous, dans notre vie, des moments, des attitudes, des choix qui sont stériles pour notre foi et desséchants pour notre cœur. Nous les brûlons au grand feu de la miséricorde de Dieu. L’Église est un mystère de communion d’amour dans l’Esprit Saint avec Jésus et le Père. Jésus dit : « Mon Père nettoie la vigne pour qu’elle porte un bon fruit. » Au printemps, la vigne donne un nombre impressionnant de rameaux sauvages qui peuvent "éblouir" celui qui ne connait pas la vigne. Le vigneron taillera dans sa vigne les pousses folles. Ainsi devons-nous faire pour émonder tout ce qui est désordre, toutes nos manières d’être qui ne portent pas les fruits de la charité fraternelle.
« Demeurez en moi, comme moi en vous. » De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là porte beaucoup de fruit, car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est, comme le sarment, jeté dehors, et il se dessèche. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. La sève de Jésus, c’est sa présence en nous. Nous nous tournons vers lui dans la prière et en recevant l’Eucharistie, nous recevons la Vie. Nous voulons vivre et servir davantage pour aimer mieux. Nous nous offrons nous‑mêmes au travail du Dieu Vigneron pour qu’il nous purifie. Le commandement de Jésus exprime le mystère de l’amour : "Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés." L’Église est toujours en risque de division, c’est le temps du dialogue dans l’Amour et dans la Vérité. Les saints ont montrés à quel prix, dans leur vie, a été réalisée la communion. Combien de frères, aujourd’hui encore, se trouvent dans des situations difficiles, convaincus qu’ils ont raison. Leur Amour de Jésus et de l’Eglise sera plus fort que leurs « idées, » s’ils acceptent de se soumettre à l’Église en recherche de vérité.
« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. » Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples. Jésus décrit longuement le sarment digne de la sève : c’est un croyant qui demeure en Jésus et en qui Jésus peut demeurer. C’est un disciple fermement ancré dans le commandement de l’amour. Quand l’amour de Dieu n’est pas refusé, quand sa présence est accueillie et qu’il n’y a plus de délais à la charité, les fruits sont abondants. La parole nous dit que si nous rompons la communion, c’est l’arrêt de la vie. L’amour de Dieu est plus fort et plus vrai que toutes les illusions qui traversent notre cœur. Demeurer dans la communion de l’Église est un mystère de foi. Le Saint-Esprit nous est donné pour que nous demeurions dans cette communion. Alors les sources d’eaux vives ne cessent de couler dans l’Église. Si nous demeurons dans le Christ et dans la communion de l’Église, la vie qui vient de Dieu sera manifestée. C’est la grandeur de la toute petitesse et de la grande pauvreté des amis de Jésus. La communion au Christ et à l’Église est un mystère de Foi et d’amour.