Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »

Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole. Jésus nous remet devant notre liberté intérieure, il nous remet devant notre capacité de choisir. En disant, « Ce qui sort de l’homme, » il combat un ritualisme aliénant. Il nous conduit à distinguer la connaissance de ce qui est profane et de ce qui est sacré. Nous avons besoin de revenir à l’origine de notre histoire pour sortir de l’enfermement dans lequel un "rituel religieux" nous emprisonne à propos du pur et de l’impur ! Entrer dans l’émerveillement et dans l’action de grâce nous fait sortir de ce repli sur soi mortifère. L’homme et de la femme, créés à l’image et à la ressemblance de Dieu ont une capacité étonnante de resplendir l’amour infini de Dieu. Avec la création, nous rendons grâce à Dieu pour tout ce qu’il a fait : "Tout cela était très bon." Revenir à l’origine, c’est retrouver notre liberté dans le choix de Dieu, dans la relation d’amour avec notre Créateur. Cette dépendance d’amour est structurante. Dépendre d’un plus grand que soi est libérant. La Parole que Dieu nous adresse nous aide à demeurer dans le silence de l’Amour. Il nous faut demander à Dieu de changer notre cœur. Qu’il nous donne un cœur vraiment pur pour le contempler : « Heureux les cœurs purs ils verront Dieu. »
"Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments. Le combat que Jésus nous propose se vit dans notre cœur. C’est avec conscience, en lien avec Dieu, que nous nous adressons les uns aux autres. Le pur et l’impur sont des propriétés extérieures qui peuvent être manipulées par le monde. C’est en conservant le contact avec Dieu que nous devenons pur. Notre cœur reçoit la vie de Dieu. Ce mouvement nous rend à nous-même en nous donnant d’agir non pas à partir des idées, mais à partir de la relation avec Celui qui habite et murmure en notre cœur son Amour. Avec intelligence et volonté nous avançons dans notre marche vers lui. Nous voulons nous ouvrir et nous abandonner à Dieu qui nous donne la vie et l’être. Nous contemplons le cœur de Marie, c’est du dedans, de son cœur, que sortait la louange vers son Dieu. Nous demandons à Dieu qu’il purifie notre cœur, qu’il nous donne la parole qui convient.
"Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. » Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. » Le souhait de Dieu est que son enfant bien-aimé demeure dans le lien d’amour qui le fait exister. Harmoniser notre cœur avec le cœur de Dieu ne se fait pas avec des pratiques extérieures ! Il s’agit de retrouver une pureté de cœur pour regarder nos frères avec des pensées en harmonie avec le cœur de Dieu. Jésus part de ce qui sort de l’homme, de notre capacité à nous déterminer. Selon la manière dont nous conduisons, la parole qui sort de notre bouche sera sanctifiée, rendue sainte et porteuse de relation sanctifiante, ou elle sera profanée. Nous pouvons évoquer Marie. A Cana, elle est témoin de la transformation qui s’opère à partir des cuves destinées à la purification. Jésus, grâce à sa Passion, va transformer ces « cuves » de nos vies en coupes de bénédiction. Ce sera la grâce du vin nouveau ! Laisser l’action de grâce habiter notre cœur pour regarder nos frères en vérité, comme Dieu les regarde, est une conversion purifiante.