"Jésus entra de nouveau dans la synagogue ; il y avait là un homme dont la main était atrophiée. On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat. C’était afin de pouvoir l’accuser.

Le Sauveur du monde a revêtu notre humanité pour la libérer de sa misère, de sa souffrance et de ses humiliations ! C’est d’une question de vie et de mort dont il s’agit, « sauver une vie ou la tuer. » Cette main paralysée, ces cœurs durs, cette colère et cette haine sont toujours là, dans notre monde. La Parole d’aujourd’hui est tellement importante, il s’agit de notre vie ! Nous sommes devant Jésus, le Sauveur du monde, venu avec la puissance d’un Amour indestructible. Il est le Maitre de la compassion qui va prendre sur lui toutes nos maladies, nos souffrances et notre misère. Jésus souffre de notre souffrance par compassion pour nous. Quand sa créature est humiliée, Jésus est ému au plus profond de ses entrailles. Nous sommes toujours partie prenante de ce drame. La tension monte au fil du récit : Jésus est épié, puis il est l’objet d’un complot où les ennemis d’hier, pharisiens et hérodiens, font cause commune contre lui. Tout cela se passe dans une synagogue, dans le lieu de l’écoute de la Parole de Dieu, là où il devrait y avoir vie, et surtout pour l’homme handicapé ! Mais la violence déploie ces cercles meurtriers. C’est une tragédie, Jésus, le grand prêtre dont nous avons besoin, compatit à notre misère et il porte sur lui toute la misère de l’humanité !
Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée : « Lève-toi, viens au milieu. » Et s’adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien ou de faire le mal ? de sauver une vie ou de tuer ? » Mais eux se taisaient. Face à l’assemblée, Jésus pose la question : Est-il permis de sauver une vie ? Jésus interroge les pharisiens et les Hérodiens, pour les faire entrer dans la compassion : "Est-il permis le jour du sabbat, de faire du bien ?" Pour Jésus, il s’agit de prendre position ensemble pour le mystère de la vie : Faire du bien. Le Sauveur du monde fait entrer son peuple dans la compassion. Quand Dieu a créé l’humanité, elle était resplendissante de beauté. Hélas, elle s’est pervertie par le péché de l’origine. Ce qui est en cause maintenant, ce sont les liens entre ce qui donne la vie et ce qui provoque la mort. Il demande à l’homme qui avait la main desséchée de venir avec lui ; « Lève-toi, là, au milieu. » Mais eux se taisaient ! Jésus passe à l’acte, il dit à cet homme qui avait la main sèche : "Étends la main," et l’homme fut guéri ! Les pharisiens et les Hérodiens, en se taisant, refusent de rentrer dans les valeurs de Jésus, de vouloir faire du bien. Jésus veut nous faire accéder à un niveau de connaissance nouveau.
"Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs cœurs, il dit à l’homme : « Étends la main. » Il l’étendit, et sa main redevint normale." Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr. Les pharisiens observaient Jésus pour voir s’il guérirait le jour du sabbat ! Ils se sentent contestés dans leur rapport à la Loi. Ce conflit d’interprétation soulève immédiatement la question de l’autorité de Jésus et de son identité. Jésus est le Sauveur qui libère l’humanité. Il a demandé à l’homme d’étendre la main et il l’a guéri. Lui devra étendre ses mains sur la croix ! On va lui prendre les mains et les étendre sur la croix, c’est le lieu de notre guérison. La grâce est communiquée par Jésus à ceux qui sont atteints dans leur existence et dans leur intégrité. L’humanité sera régénérée dans sa Passion et sa Résurrection. Le salut de Jésus pour l’humanité est à l’œuvre dans l’Eucharistie. Là s’exerce à notre égard une compassion qui nous remet devant la réalité de nos paralysies intérieures. Jésus nous permet de ressusciter avec lui. Dans le don du Corps et du Sang de Jésus, dans le sacrifice de sa vie pour nous, notre cœur est libéré.