"Sa mère et ses frères arrivent et, se tenant dehors, ils le firent appeler. Il y avait une foule assise autour de lui et on lui dit : « Voilà que ta mère et tes frères et tes sœurs sont là dehors qui te cherchent. »

Ceux que l’on appelle dans l’Évangile « les frères, » de Jésus sont en réalité les cousins et les cousines qui cherchent à le voir. « Jésus, parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, répondit : « Qui sont ma mère et mes frères ? Ce sont ceux qui font la volonté de mon Père. » Jésus est venu établir une famille dont les membres font partie les uns des autres ! Cette nouvelle famille est un corps, le "Corps du Christ." Mais nous rencontrons des oppositions autour de Jésus. Apres le refus des habitants de Nazareth, c’est l’incompréhension de la famille élargie de Jésus qui se manifeste. Les étapes du drame de la Croix de Jésus se concrétisent après la fin tragique de Jean Baptiste qui l’annonce. Dans ce contexte, les disciples continuent de ne pas comprendre, tandis que les scribes et les pharisiens ne cessent de s’opposer à Jésus. « Qui est ma mère ? Qui sont mes frères dit Jésus ? » Il nous faut contempler le regard de Jésus vers celles et ceux qui ont confiance en lui, qui écoutent sa parole, qui font « corps » avec lui. Marie est la première !
"Jésus leur répond : "Qui est ma mère ? et mes frères ?" Et, promenant son regard sur ceux qui étaient assis en rond autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères." Dans ce climat, ou la question de l’identité de Jésus est posée par la présence de "sa famille," nous sommes invités à faire un choix. L’identité de Jésus est un secret incompris par son entourage. Son identité véritable ne se révélera qu’à la fin de la Passion, quand le centurion proclamera solennellement : « Vraiment cet homme était le Fils de Dieu. » Jusqu’à ce moment, Jésus sera objet d’incompréhension de la part de tous. La Parole aux Hébreux éclaire ce mystère : « Le Christ commence par dire : « Tu n’as pas voulu de sacrifices ni d’offrandes, mais tu m’as fait un corps. Tu n’as pas accepté les holocaustes ni les expiations pour les péchés ; Alors je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté. » A l’Annonciation, Marie est seule quand elle dit « oui » à l’annonce de l’ange : "Qu’il me soit fait selon ta parole." Il lui est donné de faire « corps » avec Celui à qui elle a donné un corps, le Fils unique du Père, Celui qui sauve le monde à partir de ce corps, dans l’humanité bien concrète qui est la nôtre.
"Quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère. » Les « frères » de Jésus, -ses cousins et ses cousines-, qui cherchent à le voir, ont du mal avec cette parole ! N’en est-il pas toujours ainsi ? Jésus est venu établir un monde nouveau où règne la justice et la Paix. Il énonce une vérité nouvelle, il ne sera pas reçu. Les apôtres eux aussi seront réfractaires aux annonces de la Passion qu’il nous donne. Les traits humains de Jésus sont en effet de plus en plus déconcertants. Il est rempli de compassion vis-à-vis du lépreux qu’il guérit. Mais ensuite, « il le réprimande sévèrement, et le renvoie aussitôt, lui disant de se taire. » Ceux qui seront nés de sa Passion et de sa Résurrection le recevront plus tard. C’est la force de Dieu, la force de l’Esprit Saint, qui est à l’œuvre en Jésus. Ceux qui font la volonté de son Père le recevront. Jésus donne sa vie à tous les enfants de Dieu. Aujourd’hui encore c’est le défi que nous avons à relever. Dans un monde éclaté, l’Église témoigne d’une unité de l’humanité possible, mue par l’Esprit Saint et portée par la Vierge Marie.