Chemin faisant, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut.

Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Jésus parcourt villes et villages pour annoncer la Bonne Nouvelle de l’amour infini de Dieu. Il cherche à nouer avec nous une amitié, un véritable amour. Il entre dans le village de Béthanie, et là il est reçu dans la maison de ses amis. C’est le temps de l’amitié, de l’amour partagé. Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. Elle a une sœur nommée Marie qui se tient assise aux pieds de Jésus qui est l’aimé de sa vie. Ces deux figures de Marthe et de Marie nous sont bien connues et nous pouvons les identifier rapidement et les opposer. Marthe serait celle qui sait être efficace, réaliser une tâche utile, tandis que Marie saurait prendre le temps d’écouter Jésus. Selon que nous sommes plus sensibles aux besoins matériels immédiats, ou aux biens spirituels, nous justifions l’une et nous critiquons l’autre ! Mais cette analyse est trop simpliste. Une œuvre charitable prend tout son poids et sa valeur quand elle n’est pas simplement œuvre de la volonté humaine mais une collaboration à l’œuvre de Dieu. Chacune de nos actions trouvent leur valeur et leur sens les plus profonds lorsqu’ils trouvent en l’Amour de Dieu leur source et leur accomplissement.
Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Marthe s’agite et rouspète et elle perd pied. Elle nous met en garde contre la perte du sens de notre travail. Nos services et notre travail trouvent leur sens dans l’amour. C’est dans une dynamique de vie qu’ils prennent du sens. La contemplation et l’action ne s’opposent pas, elle se vivent comme une mise en œuvre de la charité. Elles deviennent toutes deux une manière unique et unifiée d’être à Dieu et d’être au monde. Si nous sommes charitable, nous nous imaginons que la perfection de la charité consiste à multiplier au maximum les actes d’amour. La véritable action de charité est une union intime avec Jésus qui ne s’oppose pas à la prière. Jésus resitue notre relation avec lui, elle est d’abord une relation d’amour avant d’être une relation de service ou de travail. Saint Paul dira : « Quoique vous fassiez, que vous mangiez, que vous buviez, faites-le toujours au nom du Seigneur. »
Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » Jésus se permet de reprendre Marthe, non pas parce qu’elle agit, mais parce qu’elle s’agite. Agir et s’agiter, ce n’est pas la même chose. Comme ne rien faire n’est pas forcément prier et encore moins être un contemplatif. Dans toute vie, une seule chose est nécessaire précise Jésus. Marie sait mettre en œuvre son amour que Jésus loue. L’Evangile nous dit que Marthe est absorbée par les multiples tâches du service, elle s’agite et se soucie. Elle proteste contre sa sœur. Elle est absorbée par les tâches, son regard se limite à ce qu’il y a à faire. Entièrement préoccupée par l’organisation, elle oublie pourquoi elle sert et pour qui elle rend service. En perdant le sens de son service, elle perd aussi la joie et la paix intérieure. Or il s’agit d’entrer en intimité avec Jésus dont les liens d’amour ne seront jamais enlevés Ils commencent dès maintenant sur cette terre et ils continuent au ciel. Quelques soient les activités de notre vie, quelque soit la pente de notre tempérament, que nous soyons « actifs, ou contemplatifs », Jésus nous donne une indication pour notre appel. Il s’agit de demeurer en sa présence et ne pas nous laisser distraire de sa présence.