En réponse au message :
Lundi de la 2e semaine de Pâques
(…) Le temps de l’évangile est celui de la découverte de l’identité de Jésus. La nuit, Nicodème peut cacher ses peurs dans l’obscurité. La nuit, tout homme entre dans un temps mystérieux, propice à la méditation, que les rabbins ne dédaignaient pas à consacrer à l’étude de la Parole.
Nicodème entre donc en matière. Jésus l’entraîne vite bien au-delà. Il quitte immédiatement le plan du savoir pour celui de la naissance. Les mots s’y prêtent. Connaître Dieu signifie effectivement naître à sa vie.
Il ne s’agit pas d’une joute oratoire entre deux maîtres, Jésus rejoint tout homme : « Nul ne peut voir le Royaume », mais les subtilités des dialogues d’experts ne sont pas absentes : l’expression de Jésus peut vouloir dire « naître de nouveau » comme « naître d’en haut ».
Sans doute une manière pour Jésus de dire que la nouveauté ne peut venir que d’en haut, que de Dieu. L’ambigüité est d’ailleurs bien vite levée : l’homme ne peut recevoir de naître à nouveau que de Dieu seul.
Naître, c’est recevoir un corps, une âme, une famille. Jésus nous invite à naître d’en haut par opposition à naître d’en bas.
Il nous promet une nouvelle création, il nous invite à entrer dans la famille de Dieu. Promesse inouïe réalisée par l’Esprit lors du baptême : « de l’eau et de l’Esprit ». Ainsi pour naître à la vie de Dieu, pour vivre de sa vie, il faut recevoir de lui ce changement bouleversant et radical, par son Esprit.
Il faut cueillir ce fruit de la résurrection. Jésus ressuscité en effet ne veut pas être retenu avec ceux d’en bas, il a traversé les profondeurs de la mort et monte irrésistiblement au firmament de la vie, sans s’arrêter à son ancien mode de présence parmi nous.
Dieu achève son œuvre dans l’Esprit. La résurrection n’est pas une garantie de survie, mais le don essentiel de la vie. Il revient à l’esprit Saint d’en instaurer le mystérieux dynamisme à l’intérieur de l’homme, en se saisissant de lui. De tout homme qui le demande.
L’esprit se saisit de l’homme, mais demeure insaisissable : « tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va ». On perçoit cependant les conséquences de sa présence : « tu entends le bruit qu’il fait ».
Écoutons ce chant de Raoul MUTIN