h) Langue de feu, viens ranimer Mon désir trop longtemps enfoui

Mardi 30 août 2016 — Dernier ajout vendredi 9 mai 2025

h) Langue de feu, viens ranimer, Mon désir trop longtemps enfoui

Langue de feu, viens ranimer/ Mon désir trop longtemps enfoui/ Viens fortifier ma liberté/ De n’être en toi qu’un seul esprit/ Et si mes yeux restent aveugles/ Que mon cœur s’irradie/ Pour vivre l’éternel baiser/ Des maintenant en Jésus Christ./

Langue de feu, viens ranimer, Mon désir trop longtemps enfoui. La merveille entre toutes, Marie est là à la Pentecôte. Les éblouissements de l’Annonciation sont encore à l’œuvre ! C’est une régénération de l’humanité qui s’accomplit depuis que Marie et Jean sont accordés par Jésus : « Voici ton Fils, voici ta Mère. » C’est l’Incarnation de Jésus qui porte ses fruits : Il est le Premier né d’une multitude. Comme Marie a tout donné sous le souffle de l’Esprit, l’Esprit poursuit son œuvre. Jésus fait le don de Tout lui-même à l’Eucharistie, ainsi l’Eglise, dans le don d’elle-même. L’Epouse s’est faite belle dans son Assomption, elle prépare maintenant chacun à la Beauté de l’Esprit. C’est un désir qui ne s’éteindra pas : « Viens, oh oui, viens Seigneur Jésus. » ‘Langue de feu, viens ranimer, mon désir trop longtemps enfoui’.

Le soleil n’était pas levé/ quand la brise glissait ces mots :/ Marie, ne craint pas le tombeau/ car les ombres fuient sa clarté !/

Marie, dans le bonheur du ciel, n’abandonne pas les enfants que Jésus continuent à sauver. Elle demeure avec les Saints du ciel à protéger ceux qui sont dans le combat. Les Anges eux-mêmes prêtent mains fortes devant le menteur adversaire dont les jours sont comptés. La semence de l’amour se fraie un chemin, elle grandit dans l’aimée. Toujours plus affamée, elle réclame chaque jour la lumière et la présence qui fortifie son amour. Mais le ciel est chargé de gros nuages qui voudraient l’asphyxier ! Mon âme, tel un fruit suspendu à une branche se désole d’une pluie qui ne cesse de tomber…

Pluie bien nécessaire pourtant ! pour la fortifier dans la patience et l’espérance. La légère tribulation réserve des délices que seul Jésus peut donner. La demande de l’aimée ravit son cœur, il veut tant l’enivrer d’amour. Ainsi la souffrance de l’attente décuple le désir de l’aimée, comment ne pas désirer le ciel nouveau, le lieu de la rencontre éternelle du véritable banquet d’amour. Jean est le « bien aimé » de Jésus, il est l’aimé de Marie. Son Amour parcourt le monde, Jésus caché, parcourt ainsi l’humanité, il recherche la bien aimée, fille de Marie. L’Amour est désormais aimé, dans la Passion de Jésus, dans la compassion de Marie, c’est le lieu de l’ami, c’est celui de l’aimée. L’Ami est devenu l’ami, le pain devient le Pain de Vie, l’Esprit Saint régénère tout, le tout de la Création, le tout de l’humanité, qui, en Lui, est cachée, Secret d’Amour. Marie elle-même est cachée, elle l’est à elle-même, elle l’est dans le cœur de la Trinité Sainte, elle l’est dans le Foyer d’Amour qui brule à tout jamais. Elle parcourt la terre, par le reflet d’elle-même. Elle est là dans les yeux des « voyants », visible comme la pupille de l’œil, elle est là invisible, dans le cœur de l’aimée. Garder Marie, c’est ouvrir à jamais à Jésus, la porte de l’amour répandu.

Viens fortifier ma liberté, de n’être en toi qu’un seul esprit. L’aimée de Marie épie son chemin, elle lui a tout offert. Sa vie comme la sienne est désormais à l’Unique Bien Aimé. L’Esprit Saint est devenu sa seule Lumière. « Sans autre lumière que celle qui brille dans mon cœur, » dit le poète. Il lui faut maintenant demeurer au profond du mystère. N’ayant pour seule guide que la nuit. Mais la nuit de la foi éclaire plus que le jour. Ajuster sa vie sur la vie de sa mère, c’est un bonheur nouveau qui ne trompe pas. Blottie sur son cœur, elle retrouve l’Epoux. L’Unique va se donner dans le plus pauvre déjà rencontré ! C’est son bonheur à jamais, dans la nuit du repos, il se donne. Marie sera là, il suffit de l’écouter, chanter encore son magnificat. Alors se réalise la merveille, dans les bras de Marie l’aimé repose, la petite fille de l’aimée trouve son bonheur, comme sa mère, elle aime de tout son amour. L’Esprit est la mesure de son cœur. C’est l’amour qui est la mesure de son amour, plongée en lui, elle est libre d’aimer. Viens fortifier ma liberté, de n’être en toi qu’un seul esprit. Mon unique désir, c’est d’aimer ! Aimer d’Amour le Véritable qui n’est pas aimé, dans le secret du cœur raisonne la Parole, « Que chacun de vous ne soit pas préoccupé par lui-même, » c’est possible en regardant la Croix, l’expression de l’Amour, le Véritable.

Penche-toi au creux du rocher/ ma colombe, je t’attendais/ n’aie plus de larmes désormais/ l’ancien monde s’en est allé/ Oui, l’Amour a tué la mort/ à jamais s’éveille la vie/ la graine est donnée dans le fruit/ que mon cops devienne ton corps/ mon amie, tu portes la paix/ va semer la Bonne Nouvelle/ sois semblable à une gazelle/ sur les montagnes embaumées ! Mon Royaume n’est pas au-delà/ d’un ciel voilé par les nuages/ mais caché en chaque visage/ ou ma gloire brille déjà !/

Et si mes yeux restent aveugles, Que mon cœur s’irradie Regardant la Croix, je commence à comprendre ! C’est le décentrement de soi qui guérit, et qui donne à comprendre ‘Dame pauvreté’. Les lueurs de la nuit apparaissent maintenant. Il vient, le Véritable, toujours porté par l’Amour. L’aimé peut prendre place, porté par l’Aimée. Dans une foi éprouvée, il peut laisser maintenant l’aimée, se rassasier des fruits de l’amour de son Bien Aimé. C’est Marie qui écarte les traquenards car elle est désormais au sommet de l’amour. Origène dit d’elle des choses si belles : "De l’Evangile de Jean, personne ne peut saisir le sens s’il n’a reposé sur le cœur de Jésus et s’il n’a reçu de lui Marie comme mère. Or, pour être un autre Jean, il faut comme Jean, devenir tel que l’on soit désigné par Jésus comme étant Jésus lui-même : Jésus dit à sa mère : Voici ton fils, et non voici que lui aussi est ton fils, c’est comme s’il lui disait : « Voici, cet homme est Jésus que tu as enfanté ». En effet, celui dont la perfection est accomplie ne vit plus, mais le Christ vit en lui." Marie en effet continue son œuvre d’enfantement. L’enfant de Marie sera formée par elle, son fils deviendra ce berger qui aime ses brebis, qui donnera sa vie pour elle. Garder Marie à ses côtés, laisser l’aimée vivre de son Amour nouveau. Ce nouveau lien d’Amour se donne sans arrêt. C’est le jaillissement de l’Amour éternel. Comme Jésus dans l’Evangile, il a pris l’aimée par la main, il l’a serrée sur son cœur, comme au cellier l’amie s’est enivrée, elle a gouté au banquet du Roi.

Alors mon cœur me lâchera/ Et en Jésus il s’embrasera/ Mourir à soi, c’est vivre enfin/ De l’amour que rien ne retient/ Comprendre si bien ce que Dieu seul peut comprendre ! Oui nous vivons dans la ressemblance, portant partout celui en qui nous demeurons. La Parole de l’Aimé résonne dans le cœur de l’aimée. Nous goutons alors aux délices du bien aimé. Cautère délectable le Cœur blessé de l’Agneau, rempli de délices le cœur de la bien aimée. Seul il guérit l’épouse au cœur affamé. Dans la souffrance le mystère coule jusqu’à fleur de peau. Marie enveloppe son aimé qui fait renaitre. La confiance retrouvée est remède à la faiblesse, nous ne pouvons faire plus grand plaisir au Roi qu’un abandon total. L’humilité est vertu de l’Amour, elle supporte tout parce qu’elle est désencombrée et désintéressée. Elle sait attendre dans la confiance, la tête penchée simplement parce qu’elle a soif de Dieu, son Dieu de vie.

a) O mon amant, mon absolu/ C’est ton amour qui m’a conçu/ Vois en ton ciel, je m’abandonne/ Sous ton regard qui me façonne/ Si tu savais, ma fiancée/ Mon âme en toi s’est liquéfiée/ Demeure en moi, nous porterons/ Les fruits qui de nous deux naitront./

Jésus, me voici désormais/ Offrande d’amour et de paix/ Sous le voile de l’espérance/ Embrasez-moi de silence/ Pour demeurer, comme Marie,/ Heureuse du don de ma vie/ Elle est toute à Lui, comme il est tout à elle./ Mon espérance, ma joie,/ Ma paix profonde, « ma réalité éternelle »/

e) O mon amant, mon absolu ; C’est ton amour qui m’a conçu Quelle joie, pour la bien aimé, que cette conscience du Bien aimé dans son cœur. « C’est ton amour qui m’a conçu. » Sa vie c’est Lui. Il a tout donné pour elle. Elle peut maintenant se rassasier du fruit de son Amour. Comme elle est heureuse au son de son pas qui vient ! L’Esprit Saint, le Saint Amour lui est donné, mais dans la nuit que de délices de l’Amour nait dans le désir. Elle sait désormais qu’elle peut tout lui donner ! Tout sera reçu dans la tendresse de l’Unique. Ce don est la Gloire du Père. La Source du Saint Amour est glorifiée, quand son amour se repend, dans tout l’être de sa bien aimée. Maintenant, il ne reste que l’Amour, il veut tout prendre de l’aimée, elle le sait désormais, et c’est toute sa joie, elle est parfaite, personne ne pourra la lui ravir. Déjà lui sont donnés les prémices de l’amour. Sur son cœur à jamais elle s’abandonne. Le cœur blessé du bien aimé secrète un amour si délicieux. C’est une douleur que nulle autre ne peut atteindre désormais, une souffrance à laquelle nulle autre ne peut se comparer, une blessure d’amour qui me rend insensible à toute agitation, aussi brusque soit-elle. « Vois en ton ciel, je m’abandonne. » Et plus rien ne peut guérir cette lésion que le désir ne cesse d’ouvrir davantage. Mais si la patience est une preuve de l’amour, je suis prête à attendre aussi longtemps que le ciel ne m’habite toute entière pour être toute transformée en amour, rien que pour vous mon Ami et mon Epoux. Mais c’est de nuit ! L’ombre rode et mon cœur est tout confus ! C’est Jésus dans sa venue, et Marie qui reçoit ce don, qui est la seule lumière dans cette nuit.

C’est d’un Cantique merveilleux que jaillit la lumière ! Son ouverture est la mesure qui ouvre le Chemin. L’Amour du Père et du Fils est désormais répandu, et dans la nuit de la foi, l’union est là, merveilleuse, en attente toujours. Quand Jésus embrasse les petits enfants, c’est bien son cœur qui s’épanche. L’ombre désormais recule, il ne reste que le geste de l’Amour, qui ne trompe pas l’aimée. Jésus, venu à Noel, comble Marie, son passage est celui de l’Epoux qui maintenant régénère la bien-aimée en virginisant l’humanité. Son étreinte d’Amour sera le feu qui embrase tout. Je n’en suis pas digne disait déjà le centurion, Marie sait, rien n’est impossible à Dieu. Cette manne cachée, est un secret d’Amour. Comme le parfum, qui demeure scellé, ainsi le cœur de l’épouse. Le secret s’ouvrira dans le ciel, le lieu du Saint Amour. « Sous ton regard qui me façonne » La soif retentit, l’accusateur aussi ! Le cœur me bat…et le scrupule m’épie de tout côté. Seul ton amour maintenant est ma lumière « sans autre lumière que l’Amour qui bat dans mon cœur. Joie, la Parole demeure, seule lumière sur ce chemin étroit. C’est une aide vitale, elle est secourable. Lumière dans la nuit, car c’est de nuit, la nuit de la foi. Avec elle, Dieu est si grand, son Amour tout envahit, et surtout la nuit, car la Lumière brille dans les ténèbres, qui ne peuvent rien contre elle. Dieu est plus grand que notre cœur, qui pourrait bien nous condamner ? Seul l’Amour est Lumière, qui prend la défense de la bien aimée. L’Amour est Roi, Il faut le dire, et le répéter sans cesse : « Vient Seigneur Jésus », quelle qu’en soit la manière, vient guérir ce cœur que ton amour a blessé. Dans ma folle témérité, je viens à toi. La première Alliance déjà conte cette merveille, c’est au pied de l’aimé, que se fait l’attente. Attente que Dieu aime puisque là est son désir d’Amour !

« Si tu savais, ma fiancée » Mon Amour a tout régénéré, ta témérité peut être folle, elle ne peut que me combler ! Comme Marie à mes pieds, tu demeures maintenant. Ton parfum exhale une si bonne odeur, c’est celle de ta foi, qui va grandir encore, à chaque touché d’amour. Oui, je n’ai pour exhaler mon amour, que le parfum de ma foi, son prix, tu le diras, le jour de la rencontre, quand enfin sera célébrée notre union. En attendant, merveilleux temps de la préparation, temps de l’épreuve, et temps du réconfort ! Tu me veux si belle, si adaptée à ton amour. Le temps qui m’est donné, avant notre rencontre, donnera plus d’arôme à mon amour. Il sera concentré dans une charité plus vraie. C’est l’ajustement, maintenant, plus pur encore, régénéré sans cesse, par la divine Eucharistie. Ce temps nous rapproche désormais toujours plus. C’est dans l’espérance que je me fortifie. Déjà le lien d’Amour se donne, sans arrêt. La prière sans cette rajeunit la rencontre. Gardes moi, Ami, aussi longtemps que dure la nuit, et toi mon ami, vient à mon secours. Jésus te donne de m’aimer, ne tarde pas, la nuit est longue, et l’épreuve dure. Soit mon protecteur, et tellement plus tu le sais. Jésus, j’ai entendu ton cri, j’ai soif.

(f) En mon amant échappée, Je veux rester dans l’oubli

Ta Parole Seigneur, une si belle harmonie ! Elle est le vin délicieux qui rassasie le cœur. C’est la Voix de l’Epoux qui attend ! C’est l’oreille de la bien aimée qui entend. La petite sœur du Cantique est devenue toute silence. Silence dans la nuit que plus rien ne réveille. « Je vous en conjure, filles de Jérusalem, n’éveillez pas, ne réveillez pas l’Amour, avant qu’il le veuille. » C’est désormais son désir seul qui l’avertit, elle est devenue si petite et pourtant si forte. C’est son désir qui la porte. Affronter le désert est une merveille de l’Amour, il est déjà à l’horizon. Déjà son cœur l’avertit, elle n’est pas seule : « Qui donc est celle-ci qui monte du désert appuyée sur son bien-aimé ? » ‘Appuyée sans aucun appui’ elle avance vers lui. Avec Marie sa mère, elle reconnaît les merveilles de l’Amour : « Pose-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. » Sur elle, Il s’est penché ! La douceur du baiser du tout petit a réjoui sa mère. Les lèvres de Marie désormais parlent du Père.

Il est caché, dans l’Ombre, Celui que le Fils révèle. La voix du Bien Aimé qui retentit, ravi le cœur de l’attente : « Car l’amour est fort comme la Mort, la passion, implacable comme l’Abîme : ses flammes sont des flammes de feu, fournaise divine. Les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour, ni les fleuves l’emporter. » La petite sœur du Cantique est devenue merveille toute cachée. Elle se nourri des paroles de son aimé. Elle est rassasiée de sa voix délicieuse. En lui elle se fortifie dans l’Amour du Silence divin. « Que ferons-nous pour notre sœur le jour où l’on parlera d’elle ? » Le ‘parlé’ de l’Amour est silence, un silence qui seul dit le véritable Amour. « Sera-t-elle un rempart ? » En Lui transformée, elle s’abandonne silencieuse. « Nous lui bâtirons un créneau d’argent. Sera-t-elle une porte ? » La seule porte c’est l’Unique qui donne tout son amour. Marie l’a reçue, elle en est devenue source. La source est un puit qui s’est fait Fontaine.

Tout ton discours n’est que folie/ Vierge errante dans la nuit/ Que l’amant soit ineffable/ Toi, tu n’es qu’un grain de sable !/ Prenons bien grade d’écouter/ Ce que l’ivresse fait chanter !/ **En mon amant échappée/ Je veux rester dans l’oubli/ Suspendue, abandonnée/ En ses mains plus de soucis/ **En Lui jouissons désormais/ Dans le secret, sans aucun bruit/ Dans la lumière de, notre nuit/ Il nous enveloppe de paix/

Moi pour mon amant, lui pour moi/ Dans le désir, l’absent est là…/

« Suspendue, abandonnée, En ses mains plus de soucis » Tout silence dans l’Amour, la petite sœur du Cantique ! Elle est devenue toute attente du Bien Aimé. Marie a reçu à Noel, son tout petit dans ses mains. « Le Seigneur s’est penché sur son humble servante. » Si les mains du Père se révèlent dans les mains de Jésus. La douceur et l’humilité de l’Amour se donne à Marie. Dans cet Amour, Marie est encore devenue plus libre d’aimer. Que tes mains me saisissent et je serai libre ! C’est désormais l’Amour dans sa petitesse qui sera Lumière « Sans autre Lumière que celle qui brille dans nos cœurs. » « Sera-t-elle un rempart ? » chantait le Cantique ! Oui, Marie a reçu le Tout Petit, elle pourra recevoir l’Agonisant, le Crucifié. Leur étreinte silencieuse est une muraille de Feu. Suspendue à cet amour, ‘les grandes eaux ne pourront éteindre l’amour.’ L’Amour est guérison de l’aimée. La muraille de feu consume les masques et toutes les entraves. ! La bien aimée est à son aimé, rien ne l’empêche désormais. Dans le bienheureux dépouillement de l’Amour, Elle rejoint son Aimé, Celui qui seul est l’Epoux de son Peuple.

« En Lui jouissons désormais, Dans le secret, sans aucun bruit. » ‘Mais c’est de nuit’ chante le poète. « E-perdue » elle se retrouve au matin. ‘Le trésor de la mère appartient à l’enfant’. Marie contient sa merveilleuse petite fille. Elle s’abandonne maintenant comme la bien aimée. Au matin et paisible, l’amour l’a régénérée, elle est paisible et déjà toute donnée. Offerte est la journée de l’Amour, c’est là que je vais demeurer. O vous qui cherchez Dieu, offrez-vous à l’Amour qui seul régénère. C’est le jour de notre nuit, dans le secret du Temple retrouvé, dans notre jardin clos.

Que le vin se mêle à l’eau !/ Que la tendresse jaillisse à flots !/ Qui pourrait retenir notre source joyeuse ?/ Elle est née une nuit de Noel./ Elle est née de la roche brisée,/ nul ne peut l’empêcher d’écouler sa lumière,/ lumière dans la nuit./ Nul ne peut la lui ravir./

« Dans la lumière de notre nuit, Il nous enveloppe de paix » Tout silence dans l’Amour, la petite sœur du Cantique ! Le silence de Noel rejoint la nuit de Paque. Là seulement se révèle, le silence de l’Amour. L’Amour ne se laisse saisir que par l’amour. M’aimes-tu ? disait déjà Jésus. L’Amour désormais a pris corps en l’aimée. C’est sous le voile de la fragilité. Il cache sa lumière pour mieux se laisser approcher ! « Voici à quoi se reconnaît l’amour, ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est Lui qui nous a aimé le premier. » L’aimé est appelé, c’est Marie qui le conduit, elle le peut, elle est la bien aimée. Elle seule peut guider dans l’amour, celui que Jésus donne. C’est lui, lui seul qui peut ravir dans l’Amour. Moi pour mon amant, lui pour moi, Dans le désir, l’absent est là…

(g) « O dis-moi, ou es-tu ? D’où vient ce cœur de pierre ? Mais pour les gouverner, Il offrit son image/ Et l’homme d’un baiser reçu l’humble visage/ Libre de partager son cœur comme son âme/ Dieu fit de son côté le soutien d’une femme/ Mais sa chair, son amie, succomba à la haine/ Du menteur, l’Ennemi de la race humaine :/ Ne voulant plus servir le projet de l’amour/ Ils eurent peur et s’enfuirent de la Brise du jour : « O dis-moi, ou es-tu ? D’où vient ce cœur de pierre ?/ Ton visage abattu se courbe vers la terre ! »/ La nature prit le deuil et se couvrit d’un voile/ Devant le mauvais œil qui fit régner le mal/ « J’ai voulu connaître la vie sans ton regard/ Mais comment renaitre ? Hors de toi tout est noir ! »/

« O dis-moi, ou es-tu ? D’où vient ce cœur de pierre ? Le menteur se déchaine ! Jean le dit dans le livre dernier, « il sera relâché mille ans ! » Il aura pouvoir de ravager la terre. Notre terre, elle, est dans le cœur de Dieu, à l’abri de ses griffes déchirantes. Nos plaies embrassent les plaies du Cœur, de l’Unique Bien Aimé. Il nous l’avait annoncé : « Demeurez dans mon amour. » Avec Marie, la toute belle, nous demeurons dans son amour. Elle console son enfant rendue malade par les vomissements de la bête. La tentation est grande de rentrer dans la peur, il n’y a pas de place pour la peur, au berceau de l’Amour. L’antique serpent de l’origine gronde. L’aimée lui a fermé son oreille. Son cœur est aux aguets du bien aimé. Elle entend la rage qui rampe, qui sème l’effroi sur son passage. La confiance de l’aimée est le nouveau bouclier, pour la nouvelle Création. Entendre le méchant à ses côtés ne l’étonne même plus. Mais pour les gouverner, Il offrit son image, Et l’homme d’un baiser reçu l’humble visage. Le menteur se déchaine, c’est le même combat, la même agonie. Quelqu’un est dans la barque, il dort. A la mer déchainée il dit, « tais-toi, » il le dit à celui qui est trop sûr de gagner. Celui-là est si fort pour planter le doute ! Que la colère survienne, qui déchaine l’horreur, d’un cœur qui devrait, pour moi, être bon, et qui sème la guerre. La colère se transmet, il suffit d’une si petite seconde, et l’incendie de haine pourrait tout emporter ! Marie veille, son enfant la suit, si merveilleusement, qu’un seul regard suffit pour redonner la Paix ! Par elle nous arrive l’heureux Rédempteur. Sa douceur sera pour moi le meilleur remède : il m’aime. Qu’importe que soit long, le divin cisellement du diamant de l’enfant, qui déjà est reine. C’est l’Homme d’un baiser qui m’a rendu confiance. Il s’est lié d’Amour avec sa bien-aimée, il l’a revêtue de sa Passion d’Amour, protégée, elle l’est désormais. Sans le battement de son Cœur, à l’intérieur du cœur de l’aimée, la charité s’efface ! Toujours silencieuse, pas d’extérieur qui puisse nuire au cœur de l’épouse. C’est son gardien qui veille. L’Autorité de l’Amour est le seul garant, devant le piège du violent. Il peut encore se servir, de la loi qui tue, si elle n’est pas Amour. L’Aimé seul, a Autorité, devant tous les pouvoirs. Dans ses bras je repose, mon cœur est à lui, et Lui à mon cœur. L’autre, l’accusateur, peut agresser mon corps, même lui, il lui échappe, je suis à mon aimé, c’est mon amour. Il est le seul qui me retrouve, car il est mon amour, au plus secret du cœur, il me parle du Bien Aimé de mon âme !

Et l’homme d’un baiser reçu l’humble visage. Le Bon Berger s’est revêtu de mon visage. Désormais, je le reconnais, il est Amour. Tout ce qu’il touche est devenu amour. Le Beau Berger me donne un bon berger, il me connaît, car il m’aime. Alors arrive jusqu’à moi, Amour de l’Agneau, de son baiser, il m’a rendu belle, belle de Marie, l’Unique Bien Aimée. « Je suis noire, mais je suis belle. » C’est dans l’humble visage qu’elle s’est cachée. Présente à Dieu son Père, à son Sauveur aimé. Absente désormais au monde qui l’exclu. Croix d’amour elle est devenue, fidèle au Dieu d’Amour, elle devient son visage. « Que tu es belle, o bien aimée, » toute revêtue de ton amour qui te chérit d’amour. « Ton visage abattu se courbe vers la terre ! » La nature prit le deuil et se couvrit d’un voile. Devant le mauvais œil qui fit régner le mal. » « Et le Verbe s’est fait chair. » La Parole est devenue Lumière, Lumière cachée dans l’épaisseur de la matière. Des mains m’ont façonnée. Ce sont elles maintenant qui me relèvent. Je suis saisie par l’amour qui s’est fait chair. Ces mains clouées n’ont pas de regret, à jamais ouverte, elles donnent bonne odeur, à tout touché d’Amour. Toute blessure désormais est guérie, toute meurtrissure est maintenant Passage du Bien Aimé. De ces mains déclouées, il me soulève, c’est ce soulèvement qui me fait vivre. La Croix se dresse et nous guérit. L’univers vide est rempli de l’Amour infini. « Ton visage abattu se courbe vers la terre. » Il se relève maintenant, tout rempli de Lumière. « Ils regarderont vers Celui qu’ils ont transpercé. » Jésus, prends moi encore dans tes bras de prière, que se dresse ta croix et nous serons unis ! « La nature prit le deuil et se couvrit d’un voile. » C’est le voile du vide qui va encore agir. Ce vide si lourd à porter, il faudra pour le porter entrer dans l’Amour, c’est le seul remède. L’aimée peut prendre peur devant l’ampleur du mal, il n’y a rien à redouter. L’Epoux a tout rempli de sa douce présence, en Dieu, il n’y a qu’un chemin de bonheur. Je chanterai dans la grande assemblée la douceur de ses plaies, ses plaies qui sont les nôtres. De toutes les souffrances, l’Amour fait le plus mal, et si je ne vois pas encore la croix, je sens pourtant, de l’intérieur, que sa douleur est délicieuse, enivrante, au point de chanter fiat ! Que je sois donc sa prisonnière, même si la terre et le ciel se dérobent. Où est la raison ? Qu’est-ce que perdre la tête ? Le voile se retire, son visage apparaît. C’est l’Enfant désormais qui sourit à l’Amour. « Devant le mauvais œil qui fit régner le mal. » La Parole elle-même est travestie ! Le Menteur en a fait son arme de victoire. « Dieu a dit… ? Non, …c’est moi qui dis… ! Qui dit quoi ?… L’Arbre mauvais, est devenu bon ! »…O que devient le Très Haut, le Redoutable ? Celui qui fait trembler montagnes et Chérubins ? Si je n’ai pas Jésus, je me mets à trembler ! Il est là, l’ami en qui je me confie, avec lui plus de tremblement, il ne reste que la confiance de la Bien Aimée, qui a suivi toujours l’Unique Bien Aimé. Le voile de Marie sera là, et toujours à son ombre je veux demeurer.

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