12 Jésus meurt sur la Croix

Mercredi 22 décembre 2021

12 - Jésus meurt sur la Croix

Il a été transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et dans ses blessures, nous trouvons la guérison.

Il s’est livré lui-même à la mort, il a été compté parmi les criminels, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les criminels. Isaïe 53, 5-12 - Quatrième chant du Serviteur souffrant

Marie, Jean et quelques femmes, sont témoins que Jésus a perdu sa vie, ou plutôt il a donné sa vie. La rencontre avec la pauvreté de Jésus mort, nous conduit à un supplément d’espérance en la vie. Car pauvre et à demi-mort, nous nous tournons vers Jésus, qui dans sa mort, nous fait passer du côté de la vie. Jésus a porté cette angoisse cachée en chacun de nous, car la peur d’Adam à l’origine nous a laissé à “demi-mort.” Certes la souffrance de voir partir Jésus dans ces conditions de douleurs atroces est horrible ! Cependant il a dit, "ma vie nul ne l’a prend, c’est moi qui la donne." Nous avions besoin d’un supplément de vie offert par Jésus qui nous remet debout. Guéris par la Passion et la Résurrection de Jésus, nous pouvons aller à la rencontre de nous frères blessés et leur venir en aide. “Va et fais de même,” dit Jésus.

Dans mon angoisse, je ne sais pas que Jésus, l’Homme blessé à mort va me redonner la vie. Seule l’expérience de m’être rendu proche de Jésus mort va me révéler que je suis l’homme à demi-mort à qui il redonne la vie. C’est dans cette rencontre que je retrouve la vie. Je fais l’expérience que j’ai besoin des autres. L’autre, dans sa blessure et sa pauvreté, m’est une lumière. Je dois lui laisser la possibilité de me rejoindre. Une authentique présence humaine peut me faire sortir de mon « enfermement » pour m’ouvrir à la vie. Les « limites » de notre nature humaine peuvent devenir un passage pour l’Amour de Dieu. L’opposition au pauvre, l’enfermement sur moi, devenait en moi destructeur de ma vraie vie. Dieu peut cependant, par la mort de Jésus Ressuscité, faire irruption dans ma vie de pauvre. Alors, l’Autre blessé, me fait exister dans un au delà de moi-même qui me révèle la vraie dimension de mon être. Je découvre la vie, dans l’élan vers un autre, vers l’Autre. Je peux enfin accéder à moi-même.

Grace à la mort de Jésus en Croix, quelque chose d’authentique se retrouve en nous. Au contact de Jésus, l’enfant prodigue qui sommeille en nous se trouve renouvelé. Désappropriés de nous-mêmes à cause de la souffrance, les nous sommes devenus miséricordieux. Dans la présence de Jésus crucifié, nous pouvons trouver en nous beaucoup de rancunes, d’ingratitudes et de durcissements. Devant tant de bonté et de tendresse, ils nous faut accepter de reconnaître la vraie vie qui est prête à jaillir. Nous comprenons mieux comment Jésus vient à notre aide, dans sa Passion, au travers de la vie quotidienne.

Jésus mort sur la Croix nous permet de découvrir notre cœur humain, au de là de toutes ses brisures et de son enfermement. C’est notre unité que Jésus est venu rétablir. Il nous faut nous reconnaître pauvre, avec nos limites, nos brisures et devenir l’enfant de Dieu que nous sommes. Comment choisir de nous épanouir tout en sachant que nous sommes sans cesse “tourné vers nous même,” “épris de nous même,” “rempli de nous même.” Par sa mort, sur la Croix, Jésus nous a sorti de cet enfermement. Nous retrouvons le fondement de notre nature humaine dans son amour. En Jésus, Dieu est venu à notre secours. L’amour a manqué dés notre conception dans le sein maternel, mais nous pouvons croire que l’Amour de Dieu Amour, lui, était toujours présent. La vie est donnée en surabondance quand nous sommes dans la nécessité. C’est en perdant notre vie que nous pouvons la gagner. Les « limites » de notre nature humaine peuvent devenir un passage pour l’Amour infini de Dieu. L’opposition à ces limites et l’enfermement sur soi devient destructeur en les intensifiant encore. Par la Passion de Jésus, Dieu fait irruption dans notre vie, il nous manifeste ainsi son grand Amour. En lui, nous pouvons exister dans un au delà de nous-même qui nous révèle la vraie dimension de notre être. Alors nous découvrons la vie de notre vie. Dans l‘élan vers un autre, vers l’Autre, nous accédons enfin à nous-même.

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